La balise d’Apple était cachée dans la voiture de la victime, ce qui permettait de suivre tous ses déplacements. Un cas d’école particulièrement horrible de l’usage abusif de cet appareil.
Un nouvel exemple des conséquences tragiques que peuvent provoquer les AirTag nous vient de l’état d’Indiana, aux États-Unis. Gaylyn Morris, une femme une 26 ans, s’est sentie trahie par son conjoint, Andre Smith, également âgé de 26 ans. Elle a décidé de le marquer à la culotte en cachant un AirTag dans sa voiture. Elle a coincé l’appareil au niveau du porte-gobelet des sièges arrière.
M. Smith ayant été lui-même un utilisateur d’iPhone, il était dès lors assez simple pour Mme Morris de suivre ses déplacements. Le 3 juin dernier, elle a réussi à le confondre avec une autre femme dans un bar, où les deux tourtereaux prenaient un verre. Après une vive altercation entre les deux femmes, Mme Morris est partie, s’est remise dans sa voiture et s’est garée à proximité du bar. Lorsque le couple est sorti de l’établissement, elle a foncé sur son conjoint et l’a écrasé. L’homme est décédé sur place, suite à ses blessures.
Les cas de harcèlement se multiplient
Ce fait divers illustre de manière atroce les risques liés à l’usage des Apple AirTag. En avril dernier, Vice a montré que cette petite balise était de plus en plus impliquée dans des affaires de harcèlement. Généralement, les plaintes recensées montrent des hommes jaloux et revanchards qui tentent de fliquer leurs femmes ou leurs petites amies. Et très souvent, la petite rondelle est planquée dans la voiture de la victime, exactement comme dans l’affaire du meurtre de M. Smith.
Depuis le lancement de l’AirTag en 2021, Apple a multiplié les garde-fous pour limiter ces usages abusifs. Ainsi, à l’origine, un AirTag abandonné par son propriétaire ne commençait à couiner automatiquement qu’au bout de trois jours. Mais rapidement, Apple a réduit ce délai à moins de 24 heures, pour justement lutter contre le harcèlement. L’entreprise a également amélioré ses algorithmes pour détecter plus rapidement la présence d’un AirTag mouchard à proximité. Elle a même développé une application Android pour étendre la capacité de détection aux utilisateurs non Apple. Et elle a multiplié les textes de mise en garde pendant l’installation d’un tel engin.
Mais force est de constater que cela ne suffit pas dans certains cas. En toute logique, M. Smith a dû recevoir des alertes sur son iPhone, le prévenant qu’un AirTag lui collait aux baskets. Mais cela ne veut pas dire qu’il les a bien vus et bien compris. Malheureusement.
Source :
The Register