Synthèse entre la Classe C et la Classe E, le CLE est la nouvelle et dernière berline coupé de Mercedes. Nous l’avons testée.
Moitié Classe C, moitié Classe E… 100 % coupé, voilà la recette du Mercedes CLE. Du moins lorsqu’on regarde la liste des ingrédients. Car, à y regarder de plus près, cette berline coupé penche nettement plus du côté de la E que de la C. C’est tout sauf anodin dans la mesure où le CLE est censé remplacer ces deux modèles coupés pour devenir l’unique proposition du genre au catalogue de la marque à l’étoile.
L’histoire du coupé Mercedes se poursuit
Plus longue qu’une Classe C traditionnelle, légèrement plus courte et dynamique qu’une Classe E, tel est le positionnement stylistique de cette CLE qui ne révolutionne pas le design de la marque allemande, bien au contraire. Notre modèle d’essai, 450 4Matic, comme l’intégralité de ceux qui seront vendus en France, dispose d’une finition AMG Line, qui constituait si l’on en croit le fabricant, plus de 90 % des ventes de toute façon. Toutefois, le modèle sera décliné en trois motorisations, dans un premier temps, avant d’évoluer avec une version AMG mais aussi un cabriolet. En attendant, le design de cette CLE est tout simplement superbe. Il fait non seulement honneur à la tradition des coupés allemands avec ce long capot, mais ajoute ce qu’il faut d’élégance avec une partie arrière qui vient conclure des lignes très travaillées. Quid de la sportivité ? On ne la devine pas forcément au premier coup d’œil, mais peut-être est-ce pour mieux cacher son jeu ?
Les trois arguments technos de la Mercedes CLE
Pour une voiture aussi atypique que la CLE, nous avons choisi de faire varier le format de notre essai. Plutôt que de vous livrer un test classique de la bête, nous allons nous focaliser sur trois aspects qui font de cette berline de Mercedes une voiture bien plus high-tech qu’elle ne le laisse deviner.
1 – Une hybridation parfaitement maîtrisée
Tout en misant largement sur l’électrique avec l’EQS, l’EQA ou encore l’EQB, Mercedes a continué à développer une gamme thermique et surtout une version hybride dont il était l’un des leaders avant le virage 100 % électrique. Passé maître dans l’art d’intégrer une « petite » batterie, le constructeur à l’étoile figurait déjà parmi les constructeurs proposant plusieurs modèles à 100 km d’autonomie en PHEV. Sur le CLE, les prétentions sont plus modestes avec une micro hybridation dont on reparlera, mais il convient de saluer le fait que tous les moteurs de la gamme ont été électrifiés, y compris la version diesel !
Cette hybridation de 48V vient évidemment en complément du moteur thermique, sur certaines phases uniquement, mais elle permet tout de même de disposer de 200 Nm de couple lorsque c’est nécessaire.
2 – La dernière génération du système MBUX
La CLE dispose également d’un second atout maître : son système MBUX de dernière génération. À ce titre, elle est le second véhicule de la marque, après la Classe E que nous avons testée en fin d’année dernière, à embarquer cette ultime version de l’OS.
On retrouve donc à l’intérieur de ce CLE un système composé d’un grand écran d’instrumentation (12,3 pouces) et d’un autre grand écran encore (12 pouces également) pour ce qui est des médias. D’ailleurs, pour avoir un aperçu plus complet des possibilités offertes par cette dernière version de MBUX et notamment de l’apport des applications, nous vous recommandons vivement de relire notre essai de la Mercedes Classe E hybride.
La seule réelle nouveauté sur le CLE par rapport à la berline statutaire réside dans l’ajout d’une fonction d’assistance de stationnement sur 100 mètres. En effet, le CLE est capable, si son conducteur l’y autorise, de mémoriser les 100 derniers mètres d’un trajet, manœuvres comprises et de les refaire seul. Exemple, si pour garer votre voiture, vous devez entrer dans une allée, réaliser un créneau et vous loger sur une place de parking, il suffira de demander au système de la voiture de garder en mémoire la séquence pour qu’ensuite, il la réalise sans que son propriétaire pose ses mains sur le volant.
3 – Un système audio qui fait entrer en fusion
Il est assez rare que l’on distingue un système audio lors de l’un de nos essais. Sauf lorsque ce dernier, à l’image de celui embarqué sur le CLE, sort du lot. C’est peu dire que Mercedes a mis les petits plats dans les grands pour travailler l’ambiance sonore à bord de son coupé.
Le système 3D Surround Burmester composé de 15 haut-parleurs et d’un amplificateur DSP atteint une puissance totale délirante de 710 W. Mais ce n’est pas tout. Mercedes est parvenu à certifier son système audio Dolby Atmos, ce qui en fait l’un des seuls constructeurs automobiles à pouvoir se targuer d’une telle compatibilité. Cette spatialisation supplémentaire a tapé dans l’œil d’Apple qui s’est associé à la marque à l’étoile pour proposer, en exclusivité, l’audio spatial d’Apple Music dans certains véhicules de la marque, dont le CLE. Bien entendu, il faut disposer d’un compte Apple Music pour en profiter, mais après l’avoir essayé nous ne pouvons que valider ce choix, même si la bibliothèque de morceaux disponibles reste encore réduite.
Le CLE sur la route, ça donne quoi ?
La Mercedes CLE se distingue par une conduite très typée confort, notamment à bas régime et en ville où on oublie presque l’existence d’un moteur thermique (mention spéciale à l’insonorisation du constructeur). À ce plaisir s’ajoute celui apporté par les roues arrière directrices (sur 2,5 degrés) qui permettent de faire slalomer ce véhicule très long assez facilement. Mercedes nous a déjà montré qu’il était capable de faire mieux (avec un angle allant jusqu’à 10 degrés), mais tout de même l’apport de cette fonctionnalité est très intéressant. En revanche, même sur la version 450 4Matic nous avons manqué quelque peu de puissance pour pouvoir considérer cette CLE comme une véritable sportive. À n’en point douter, ce point sera sans doute corrigé par l’arrivée d’une version AMG 53, mais tout de même quelques chevaux de plus n’auraient pas été de trop.
Verdict de l’essai :
La CLE réussit un exercice complexe. Celui de faire la synthèse entre une Classe C coupé très appréciée et une Classe E coupé très distinguée. En penchant davantage du côté du second, elle fait sans doute un choix judicieux pour ce qui est de l’habitabilité et de l’espace à bord. Qui plus est, l’apport des roues arrière directrices permet de compenser ce qui aurait pu manquer du point de vue du dynamisme. Enfin et surtout, Mercedes n’oublie jamais qu’il est un constructeur qui met la technologie en avant. Sur cette CLE, c’est une évidence aussi bien lorsqu’on regarde du côté de la motorisation que des technologies à bord. Enfin, le prix, à partir de 66 300 euros, est dans les standards d’un véhicule premium, mais finalement assez justifié lorsqu’on le compare à celui de certains rivaux moins stylés et nettement moins dotés.
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