La cour d’appel du Monténégro a annulé, vendredi 24 mai, la décision d’extradition vers la Corée du Sud du fondateur de la cryptomonnaie Terra, Do Kwon. Elle a également ordonné un nouveau procès. « La Cour d’appel du Monténégro, après la séance du conseil tenue le 17 mai 2024, a rendu une décision acceptant les appels de l’accusé », a-t-elle fait savoir dans un communiqué, et ordonné de « renvoyer l’affaire au tribunal de première instance ».
Kwon Do-hyung, de son vrai nom, avait été arrêté en mars 2023 au Monténégro après des mois de fuite. Il est depuis réclamé à la fois par Washington et Séoul pour son rôle dans l’effondrement de son entreprise Terraform, en 2022, qui a fait perdre environ 40 milliards de dollars aux investisseurs.
Il avait été condamné en juin 2023 par un tribunal monténégrin à quatre mois de prison pour falsification de documents parce que, au moment de son arrestation à l’aéroport de Podgorica, il était en possession d’un faux passeport.
« Stablecoin » non garanti
Le Terra était présenté comme étant un cryptoactif stable (« stablecoin »), donc censé être moins volatil qu’un cryptoactif classique tel le bitcoin, dont le cours fluctue au gré de l’offre et de la demande. Mais, contrairement aux plus grands « stablecoins », sa stabilité était garantie par un algorithme plutôt que par des réserves propres en devises ou autres actifs tangibles.
Début février, le partenaire d’affaires de Do Kwon, uniquement identifié par ses initiales J.C.H., a été extradé du Monténégro vers la Corée du Sud. Do Kwon est aussi sous le coup de poursuites aux Etats-Unis, où le gendarme de la Bourse, la Security and Exchange Commission (SEC), a engagé une procédure contre lui l’an dernier pour avoir « orchestré une fraude de plusieurs milliards de dollars en actifs crypto ».