En privant l’UE de sa future IA multimodale, Meta fait pression pour pouvoir exploiter les données des Européens

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Le bras de fer entre Meta et l’Union européenne se poursuit dans le dossier de l’IA. L’entreprise, qui a décidé de ne pas lancer son assistant Meta AI en Europe pour le moment, a confirmé que son prochain grand modèle de langage multimodal fera aussi l’impasse sur le vieux continent. En cause : un « manque de clarté » des règles de l’UE.

Les utilisateurs européens des réseaux sociaux de Meta (Facebook et Instagram) devront se passer de l’assistant IA du groupe comme on l’a appris mi-juin. Mais Meta n’a pas fini de faire pression sur la Commission européenne : l’entreprise a également confirmé auprès d’Axios que la prochaine version de son grand modèle de langage (LLM), Llama 3, ne sera pas lancé dans l’UE « en raison de la nature imprévisible de l’environnement réglementaire européen ».

Meta veut collecter les données des Européens

Cette future version de Llama, qui sera disponible dans les prochains mois, aura la particularité d’être multimodale ; c’est à dire que le LLM prendra en compte non seulement le texte, mais aussi la vidéo, l’audio et les messages. Meta a l’intention de l’intégrer dans un maximum de services et de produits, dont les smartphones et ses lunettes connectées Ray-Ban.

Meta explique également que cette décision va affecter les entreprises européennes qui ne pourront pas utiliser ce modèle multimodal, même s’il est fourni sous licence libre. De même, des entreprises basées ailleurs dans le monde ne pourront pas proposer à des consommateurs européens des produits et des services qui exploitent ce modèle. En revanche, un nouveau modèle Llama 3, uniquement textuel, sera disponible partout dans le monde.

Ce nouveau coup de Calgon de Meta contre l’Europe n’est pas tellement motivé par le futur règlement AI Act qui vient d’être publié dans le Journal officiel de l’UE, mais plutôt par le respect du règlement général sur la protection des données (RGPD). Meta a absolument besoin de moissonner les données des utilisateurs de ses réseaux sociaux pour entraîner les modèles les plus performants.

Or, la DPC, la commission irlandaise de protection des données qui supervise l’activité de Meta sur le vieux continent, a demandé le report de cette collecte qui aurait dû débuter le 26 juin. Un porte-parole de l’entreprise a déploré que les régulateurs européens mettaient trop de temps pour interpréter les lois existantes, plus en tout cas qu’au Royaume-Uni qui s’est pourtant doté d’une loi très proche du RGPD.

Meta n’est pas le seul géant de l’informatique à éviter l’UE : c’est le cas aussi d’Apple qui a décidé de ne pas lancer les fonctions Apple Intelligence cette année en Europe.

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Source :

Axios



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