notre avis sur l’Internet par satellite d’Elon Musk

Starlink Test 01net


C’est l’heure du bilan pour Starlink, l’Internet par satellite d’Elon Musk. Disponible en France depuis 2021, le service américain ambitionne d’offrir un accès à Internet alternatif à la fibre optique ou au traditionnel ADSL. Starlink s’adresse surtout aux personnes qui résident dans une zone blanche, c’est-à-dire une partie du territoire dépourvue d’infrastructures de télécommunications convaincantes et efficaces.

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Pourquoi choisir Starlink plutôt qu’un opérateur classique ?

Après un déménagement en plein cœur de la campagne belge, on a décidé d’opter pour le service d’Internet par satellite au lieu de passer par un opérateur classique. Sans surprise, c’est la localisation de notre nouveau logement qui nous a poussé à nous tourner vers Starlink. En consultant les offres proposées par les différents opérateurs locaux, à savoir Proximus, VOO et Orange, on a vite compris qu’on allait devoir faire une croix sur la fibre optique et se contenter d’une connexion ADSL. Habitués à avoir une connexion Internet très rapide, on redoutait un peu ce déménagement au milieu de nulle part.

Échaudé par les opérateurs traditionnels, on s’est donc tourné sur les alternatives, à commencer par Starlink. Sur le site de l’entreprise, nous avons pu vérifier que notre localisation était bien desservie par ses services. En fait, c’est le cas de la plupart des pays d’Europe, dont l’intégralité de la Belgique et de la France. La carte de disponibilité montre bien que l’Internet par satellite est à la portée de tout le monde.

On a donc décidé de passer le cap. Il n’aura fallu que quelques minutes pour commander un kit d’installation sur le site de Starlink. On a opté pour l’abonnement Starlink à 40 € par mois avec la location du matériel, pour dix euros supplémentaires. Il est aussi possible d’acheter directement le kit, pour un prix de départ de 249 euros. Comme prévu, on a payé des frais d’expédition de 23 euros. La firme annonce une livraison entre 10 et 15 jours après la commande. Par chance, on a reçu le kit, qui pèse tout de même huit kilos, avec un peu d’avance, pile dans les temps pour l’emménagement.

Simple, rapide, efficace ?

Dans la boîte envoyée par Starlink, on trouve une antenne motorisée, un pied d’antenne, un routeur principal de 3ᵉ génération, tous les câbles d’alimentation et de branchement nécessaires. La marque glisse aussi deux autocollants à son effigie et l’indispensable manuel d’utilisation et d’installation.

© 01Net – le kit d’installation fraîchement ouvert

Starlink promet une installation simple, rapide et sans accroc à tous ses abonnés. Pour se connecter à l’Internet par satellite, il suffit en effet d’installer une antenne et un routeur. L’antenne doit être braquée vers le ciel. C’est cet accessoire qui va permettre de se connecter à la constellation de satellites de Starlink.  Afin que tout fonctionne correctement, vous devez impérativement disposer d’un accès au ciel. Si votre demeure est encastrée entre plusieurs immeubles, ce n’est pas l’idéal. Heureusement, c’est rarement le cas des maisons situées dans des zones blanches.

Starlink Test Alimentation
© 01Net – le câble d’alimentation de Starlink

Avant de passer commande, on vous recommande de vérifier que vous avez une vue dégagée du ciel au sein de votre logement. Si vous ne trouvez pas d’endroit où placer l’antenne sans obstructions, vous ne pourrez pas profiter du service dans les meilleures conditions. Pour déterminer l’endroit idéal où placer l’antenne, Starlink vous propose de passer par son application pour smartphone. Avec la caméra du téléphone, Starlink va scanner le ciel au-dessus de votre domicile à la recherche d’un point d’accès au réseau satellitaire.

Starlink Test Obstructions
© 01Net – l’app scanne le ciel à la recherche d’une connexion satellite

On pas eu de problème de ce côté-là. D’après les tests réalisés avec l’application, on pouvait installer l’antenne dans le jardin, sur le toit ou sur le toit de la véranda. C’est cette dernière option qu’on a choisie. Elle offre une vue dégagée et est très facile d’accès. Surtout, elle n’oblige pas à tendre un câble à travers des pièces de la maison pour raccorder l’antenne au routeur. Il nous a suffi de glisser le fil de raccordement au travers d’un mur, juste dans l’angle du châssis du bureau, pour connecter les deux accessoires.

Starlink Antenne Toit
© 01Net – l’antenne posée sur le toit de ma véranda

Le toit de la véranda étant relativement plat, nous avons pu simplement déposer l’antenne sans la fixer. Comme l’indique Starlink, l’antenne motorisée expédiée est conçue pour « une installation au niveau du sol ». Si vous devez placer l’antenne sur un mur ou sur la crête d’un toit, vous devrez investir dans du matériel supplémentaire. À titre d’exemple, un support pour fixer l’antenne sur un mur extérieur coûte 92 euros. On vous conseille de prendre en compte ces éléments au moment du passage de la commande.

La promesse de Starlink est néanmoins tenue. Même si vous êtes loin d’être un bricoleur aguerri, vous n’aurez aucun mal à brancher le kit chez vous. L’essentiel de l’opération ne prend pas plus de 15 minutes.

Attention à la poussière

En fait, les difficultés potentielles proviennent plutôt des aléas de votre logement. En effet, l’antenne se situe à l’extérieur (condition sine qua non pour se connecter à la constellation Starlink) et le routeur se place à l’intérieur. De facto, il faut que le câble qui relie ces deux éléments traverse les enceintes de votre demeure.

Dans un premier temps, on a juste laissé passer le fil à travers une fenêtre entrouverte. Cette solution n’est évidemment pas viable à long terme, surtout quand les températures vont baisser. On a donc été obligé de percer un trou dans la façade. La perspective de réaliser un trou dans un mur pourrait effrayer plus d’un internaute, notamment si celui-ci n’est pas propriétaire de son logement. Pour vous aider dans ce processus, Starlink propose « un kit d’acheminement pour maçonnerie » pour 63 euros. Ce kit comprend « un foret à trois pointes 3/4 (1,9 cm), une mèche, un outil d’acheminement des câbles, du scellant silicone, des passe-câbles et des clips muraux ». De notre côté, on s’est juste servi d’une perceuse électrique et d’un pistolet à silicone.

Une fois que le trou a été réalisé, il a fallu glisser le câble reliant l’antenne et le routeur au travers celui-ci. C’est là que le câble blesse. L’embout USB-C qui se connecte à l’antenne est plutôt épais. Il est difficile de le mouvoir dans le trou. Vous devrez impérativement creuser une cavité assez large pour manœuvrer assez facilement. C’est le problème qu’on a rencontré au niveau de l’angle du châssis.

Starlink Antenne Trou
© 01Net – le port USB-C à brancher à l’antenne n’aime pas la poussière

Pour éviter que le bout du port s’abîme au cours du processus, Starlink fournit un cache en plastique. Malheureusement, ce cache s’est ôté lors des manœuvres dans le mur. De la poussière s’est donc infiltrée dans le port à notre insu. La connexion entre l’antenne et le routeur ne fonctionnait plus… Pour régler le problème,on a retiré le câble et méticuleusement brossé toutes les particules indésirables. L’opération a fini par régler le problème, au prix de quelques sueurs froides.

Pour repasser le fil dans le mur, on a cette fois entouré le port USB-C avec un petit sac de plastique hermétique. On vous conseille de prendre des précautions similaires lors de cette étape. Il serait dommage d’abîmer le connecteur, d’autant qu’un câble de remplacement coûte 73 euros. Notez qu’un câble de 45 m à 135 euros est également proposé, au cas où votre antenne se trouve loin de votre routeur.

Petite surprise sur le routeur Starlink

Une fois que tout a été branché, on s’est rendu compte que le routeur Starlink ne disposait pas d’un port Ethernet. La firme nous a en effet fourni un routeur de 3ᵉ génération, dépourvu d’un accès Ethernet. Sur son site, Starlink le précise bien noir sur blanc, mais on était malheureusement passé à côté de l’information.

Starlink Ethernet
© 01Net – pas de port Ethernet sur le routeur, juste un port USB-C et le branchement pour l’alimentation

L’absence de port Ethernet est problématique pour les utilisateurs qui connectent leur ordinateur ou d’autres appareils à leur box. De notre côté, on avait surtout besoin d’un port Ethernet pour relier un écosystème de lampes connectées Philips Hue. Pour que les lampes se connectent à Internet, il faut effet brancher un boîtier à la box. Celui-ci était auparavant connecté à une box Orange, et on était parti du principe qu’il suffirait de le connecter au modem Starlink de la même manière.

Heureusement, Starlink commercialise un adaptateur Ethernet. Il vous permettra d’ajouter une prise Ethernet entre le modem et l’antenne. La firme propose celui-ci au prix de 28 euros. On s’est empressé de repasser commande afin de pouvoir boucler notre installation. Là encore, on vous invite à penser à tout au moment de la commande votre kit.

Des promesses tenues

Une fois que l’antenne a été installée, que le trou dans le mur a été siliconé, que le port Ethernet a été reçu, on a enfin pu tester l’Internet par satellite de Starlink. Du côté du débit, l’entreprise tient globalement ses promesses. Comme le montre le test réalisé par le biais de l’application, le débit montant de notre réseau se situe généralement autour des 35 Mb/s, ce qui cadre avec les 30 à 40 Mb/s promis. Du côté du débit descendant, on frôle le plus souvent les 200 Mb/s, avec des pointes sporadiques au-delà de ce seuil. C’est légèrement moins bien que le débit théorique affiché par Starlink, qui se situe entre 200 et 250 Mb/s.

Starlink Débits
© 01Net – les tests de débit, réalisés dans l’app Starlink et l’app Google Wi-Fi

Par contre, la latence est encore plus réduite que prévu. Starlink annonce en effet une latence de 40 à 60 ms, alors que avons toujours constaté une latence avoisinant les 30 ms. En pratique, il est possible d’accéder à Internet, que ce soit sur mobile ou ordinateur ou d’écouter de la musique sur nos enceintes Wi-Fi sans rencontrer de problème de vélocité. On reste néanmoins loin de performances enregistrées par la fibre optique.

Une couverture Wi-Fi catastrophique

Malheureusement, ces bonnes performances ont vite été éclipsées par la couverture Wi-Fi désastreuse du routeur. Il suffisait de faire une dizaine de mètres dans une pièce adjacente pour que la connexion réseau soit perdue. Au rez-de-chaussée, la connexion était limitée au salon et à la salle à manger. La cuisine, située à proximité d’un épais mur de pierre, n’offrait pas de connexion décente. Bien souvent, on se retrouvait obligé de passer sur la 4G. Impossible de passer un appel vidéo sur FaceTime dans ces conditions. On a aussi vite noté des déconnexions assez fréquentes à la maison. En regardant une série sur Netflix par le biais de l’Apple TV, on a plusieurs fois reçu une notification indiquant que le boîtier ne disposait plus d’un accès Internet. Parfois, la qualité de l’image s’est temporairement dégradée.

Après vérification, il n’y avait pourtant aucun signe d’obstruction dans le ciel. L’application Starlink permet en effet de garder un œil sur les éventuelles obstructions qui entraveraient le bon fonctionnement du réseau. Comme l’admet Starkink, il faut plusieurs heures au système pour établir une carte complète du ciel aux alentours.

Starlink Obstrué
© 01Net – un message apparaît en cas d’obstruction ou de problème

Après quelques d’heures de scan, l’application pointait du doigt des obstructions à l’arrière de l’antenne. Il s’agissait vraisemblablement de la façade arrière de ma maison. Pour corriger le tir, on a déplacé l’antenne de quelques mètres pour éviter que la bâtisse interfère avec le réseau. Les obstructions ont vite disparu, mais la stabilité du réseau était toujours désastreuse.

Starlink Ciel étalonnage
© 01Net – Starlink scanne le ciel en quête de satellites

Malgré ces changements, la couverture Wi-Fi restait trop réduite. C’est vraisemblablement pour ça que notre boîtier TV perdait souvent l’accès à Internet. Dans l’application Starlink, on a réalisé un test de la couverture Wi-Fi, et les problèmes de connexion nous ont vite sauté aux yeux. D’ailleurs, on est pas parvenu à aller au bout du scan du logement à cause des aléas du Wi-Fi. Une fois qu’on se retrouvait trop loin du routeur, on perdait l’accès Internet, et on basculait sur le réseau mobile. Malheureusement, certains pans de la maison sont dépourvus de réseau mobile. C’est pourquoi il a été impossible de boucler le test de la couverture Wi-Fi. Malgré tout, l’application a permis de se rendre compte que la portée du signal était insuffisante.

L’app de Starlink a rapidement conseillé de déplacer le routeur dans une autre pièce, plus centrale, afin d’améliorer la couverture. On a pourtant placé le routeur dans le bureau, situé au centre de la maison. À ce stade de l’installation, il était possible de s’appuyer sur Starlink pour surfer dans le bureau, dans le salon, dans la chambre et dans la véranda. C’est à peu près tout. Toutes les pièces excentrées devaient se contenter du réseau mobile. Impossible d’installer des lampes ou des prises connectées dans ces endroits.

Conscient des limites de son routeur, Starlink propose à ses utilisateurs de mettre en place un réseau maillé à travers leur domicile. Sur son site, le groupe américain commercialise en effet des routeurs supplémentaires pour 180 euros par unité. Ces routeurs doivent être placés à différents endroits de votre domicile pour garantir une bonne couverture Wi-Fi. Si vous vivez dans une grande maison, ou une bâtisse constituée de murs épais, vous devrez concéder à un nouvel investissement.

Starlink Routeur
© 01Net – le routeur Starlink entouré par une borne Google et le pont Philips Hue

De notre côté, on a préféré recycler les deux routeurs Google Wi-Fi utilisés dans une vie antérieure. L’installation des bornes a été très simple. On a connecté le premier routeur au modem Starlink par le biais du port Ethernet. Cette opération a créé un second réseau, en plus de celui émis par Starlink. Au rez-de-chaussée, on a placé un deuxième routeur dans le salon.

Tout est bien qui finit bien

Une fois que tout a été correctement installé, le réseau est instantanément devenu beaucoup plus stable. Combiné aux deux bornes Google, le réseau Starlink est maintenant accessible dans toute la maison, y compris au deuxième étage. Tout à coup, il est possible de passer des appels en se baladant d’une pièce à l’autre, de contrôler toute l’installation domotique via smartphone ou à la voix par le biais d’une enceinte intelligente, ou de regarder un film sans interruption.

Pour éviter les déconnexions intempestives de l’Apple TV au beau milieu d’une série Netflix, on a même branché le boîtier à la seconde borne Google par Ethernet. Plus aucun ralentissement à signaler. Bref, tout fonctionne comme il se doit.

Starlink, l’alternative qu’on attendait tous

En résumé, Starlink est une excellente alternative aux offres habituelles si vous vous installez dans une zone blanche. L’Internet par satellite répond à un véritable besoin en offrant un accès Internet aux oubliés de la fibre optique. Pour certaines personnes, c’est un tournant décisif dans l’évolution de l’Internet à domicile.

Néanmoins, l’offre n’est pas encore parfaite. Elle comporte une série de contraintes qui risquent de refroidir les potentiels abonnés. Citons tout d’abord la nécessité de placer une antenne chez soi, avec une vue bien dégagée sur le ciel, et de tirer un câble à travers un mur. Par ailleurs, vous allez probablement devoir investir dans un réseau maillé pour pouvoir profiter d’une connexion de qualité. L’ajout d’une série de routeurs contribue à alourdir la facture de Starlink.

Pour un équipement complet, comprenant une antenne, et des routeurs supplémentaires, vous devez débourser plusieurs centaines d’euros. On peut également y ajouter le coût de l’adaptateur et des éventuels accessoires indispensables pour une installation propre. In fine, la facture peut s’avérer assez salée. Malgré ces obstacles, on vous recommande chaudement Starlink si vous résidez dans une région où la fibre optique n’est encore qu’une douce utopie.

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