Mark Zuckerberg a vivement critiqué Apple lors d’une interview controversée. De plus en plus belliqueux, le fondateur de Meta a accusé Apple de freiner l’innovation avec sa commission de 30 % sur l’App Store et ses prétendus protocoles de sécurité. Il estime que son rival n’a en fait rien inventé depuis l’iPhone en 2007…
Ce vendredi 10 janvier 2025, Mark Zuckerberg a accordé un long entretien à Joe Rogan, célèbre podcasteur et partisan de Donald Trump. Durant l’interview, le fondateur de Meta a tenu une série de propos controversés, en assurant notamment avoir l’intention d’injecter davantage d’énergie masculine à son entreprise.
« L’énergie masculine est bonne. La société en est remplie, mais la culture d’entreprise essaie de s’en détourner. Toutes ces formes d’énergie sont positives, mais une culture qui fait un peu plus la part belle à l’agressivité a ses mérites », avance un Mark Zuckerberg complétement transformé.
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Le virage politique de Meta
Dans la foulée de la transformation de Zuckerberg en fervent défenseur de la masculinité, Meta a choisi de mettre fin à ses programmes de diversité, équité et inclusion (DEI). En clair, le géant de Menlo Park cessera de privilégier les entreprises dirigées par des personnes issues de minorités lors du choix de ses fournisseurs.
Selon un mémo interne de Meta relayé par Axios, « le terme “DEI” est devenu politiquement chargé de sens, notamment parce que certains y voient un traitement préférentiel de certains groupes au détriment d’autres ». Comme le rapportent nos confrères du New York Times, Meta a par ailleurs retiré les distributeurs de protections périodiques des toilettes pour hommes dans ses locaux. Ceux-ci étaient destinés aux employés transgenres.
Dans le cadre de son virage conservateur, Mark Zuckerberg a également pris la décision de mettre un terme au programme de vérification des faits de Meta. La firme va désormais confier la modération des contenus à la communauté d’utilisateurs, à la manière de X, la version de Twitter remodelée par Elon Musk. La société en a aussi profité pour assouplir sa politique de modération en autorisant les internautes à faire des « allégations de maladie mentale ou d’anormalité lorsqu’elles sont fondées sur le genre ou l’orientation sexuelle ».
Ces annonces devraient plaire à Donald Trump. À l’approche de l’investiture du nouveau président, Mark Zuckerberg semble vouloir se rapprocher du républicain, qui a fait de la liberté d’expression l’une de ses priorités. Meta, qui avait banni Donald Trump de Facebook après l’assaut du Capitole en 2021, semble aujourd’hui adopter une posture plus conciliante envers la nouvelle administration, dans le sillage d’Elon Musk et d’une partie de la Silicon Valley. Mark Zuckerberg estime d’ailleurs que « les récentes élections marquent un tournant culturel, où la liberté d’expression redevient une priorité ».
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Zuckerberg critique à nouveau Apple
Par ailleurs, Mark Zuckerberg a profité de l’occasion pour étriller Apple. Visiblement gorgé d’énergie masculine, le milliardaire a estimé que le géant californien n’a plus « rien inventé de génial depuis un moment ». Selon lui, la dernière invention notable d’Apple n’est autre que l’iPhone :
« C’est comme si Steve Jobs avait inventé l’iPhone et maintenant, ils sont juste assis dessus 20 ans plus tard ».
Le créateur de Facebook omet de mentionner les nombreux succès d’Apple sous l’ère Tim Cook, comme l’Apple Watch, les AirPods ou encore les Macs avec une puce Apple Silicon. Pour réduire sa dépendance à l’iPhone, Apple a d’ailleurs multiplié les sources de revenus, notamment en lançant des services par abonnement, comme Apple Music.
Mark Zuckerberg ne manque pas l’occasion d’évoquer à nouveau le Vision Pro, l’un des concurrents de ses casques Quest. Là encore, le quarantenaire affiche son mépris envers Apple en réduisant l’ordinateur spatial à un accessoire « vraiment bon pour regarder des films ». Ce n’est pas la première fois que l’entrepreneur s’attaque au Vision Pro. L’an dernier, il avait déja estimé que le Vision Pro était le fruit de trop nombreux compromis et qu’il n’égalait pas le Quest 3.
Une histoire d’argent et d’innovation
Surtout, le patron de Meta multiplie les critiques contre le modèle économique de l’App Store. Pour rappel, le géant de Cupertino prélève une commission de 30 % sur tous les achats réalisés par le biais de sa boutique. Cette politique représente un frein pour l’innovation, estime Mark Zuckerberg. C’est pourquoi il affirme qu’Apple gagne de l’argent « en saignant les gens » et les développeurs.
Selon lui, le modèle de l’App Store n’est qu’un des exemples de la stratégie d’Apple consistant à étouffer l’innovation provenant d’autres entreprises. Zuckerberg prend aussi l’exemple des « AirPods, qui sont cools », mais qui représentent la manière dont Apple a « complètement entravé la possibilité pour quiconque de construire quelque chose qui peut se connecter à l’iPhone de la même manière ».
« De nombreuses entreprises dans le monde seraient capables de concevoir d’excellents écouteurs. Cependant, Apple utilise un protocole spécifique intégré à l’iPhone, qui permet aux AirPods de s’y connecter de manière fluide. Cette expérience est bien plus transparente grâce à cette intégration exclusive. Mais Apple empêche les autres fabricants d’utiliser ce protocole. Si cette restriction n’existait pas, il y aurait probablement des concurrents bien plus performants aux AirPods », assure Mark Zuckerberg.
Le fondateur de Meta explique avoir demandé à Apple s’il était possible de connecter ses lunettes intelligentes Ray-Ban, dotées d’une connexion Bluetooth, de la même manière que les AirPods. Il suffit en effet de placer les écouteurs à côté d’un iPhone pour créer une connexion sans fil stable et fluide. Sans surprise, Apple a refusé pour des raisons de sécurité. Pour Zuckerberg, c’est un prétexte aidant Apple à garder le contrôle total sur ses produits. Enfin, le milliardaire a prophétisé la chute d’Apple. Selon lui, le groupe de Tim Cook va finir par se faire « battre par quelqu’un » à cause de son manque d’innovations. Il s’attend à ce que la débâcle d’Apple se produise le plus tôt possible…
Provenant du fondateur de Meta, la critique parait un peu paradoxale. En effet, le groupe à la tête de Facebook s’est toujours appuyé sur une stratégie visant à étouffer toutes les tentatives de concurrence. L’empire de Mark Zuckerberg a en effet pris l’habitude de racheter toutes les sociétés qui risquent de présenter une menace, comme Instagram ou WhatsApp. Par ailleurs, Meta s’est également fait remarquer en singeant la concurrence, par exemple avec Threads, une copie éhontée de X.
A contrario de Meta, Apple n’a pas l’intention de mettre fin à ses programmes en faveur de la diversité. Le conseil d’administration d’Apple s’est en effet prononcé contre une proposition d’actionnaires visant à enterrer les programmes dans le sillage de l’élection de Trump.
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