Il y a sept ans, Framasoft créait PeerTube, une solution de partage de vidéos (dans l’esprit de ses actions «dégooglisons Internet», ici permettre une «bulle d’autonomie hors du système YouTube-Twitch-Vimeo» selon l’association libriste, qui offre une alternative libre et décentralisée). Un seul salarié et les contributions de quelques bénévoles ont développé le logiciel, puis en 2024 Framasoft a engagé un second salarié pour travailler sur l’appli mobile de PeerTube, sortie en version préliminaire en fin d’année. L’association a lancé cette semaine un crowdfunding, ouvert jusqu’au mardi 17 juin, pour améliorer ce «logiciel émancipateur, permettant un partage non-marchand des vidéos».
Ajouter des fonctionnalités à l’appli mobile
Ce financement est ciblé sur l’amélioration de l’application mobile, pour y apporter des fonctionnalités clés, car, précise son annonce, sa feuille de route pour la partie Web de PeerTube est déjà financée.
Il est décliné en quatre étapes: à 15.000 euros, pour «l’amélioration de la qualité de vie de l’application et de l’expérience utilisateurice! (notifications push, lecture des vidéos en fond, possibilité de changer la définition des vidéos, support de Chromecast, et autres améliorations mineures…).» Un second palier à 35.000 euros «débloquera l’interface de gestion de vidéos, permettant non seulement de téléverser ses vidéos directement via l’application, mais en plus de les éditer et d’afficher les statistiques de visionnage. Le troisième palier est à 55.000 euros et permettra d’ajouter la possibilité de faire des diffusions en direct via l’application.»
Le dernier palier, à 75.000 euros, est un palier « soutien » à Framasoft. Nous souhaitons appuyer que soutenir le projet PeerTube n’est pas seulement soutenir un logiciel, mais l’ensemble des projets de Framasoft, une association à but non-lucratif et reconnue d’intérêt général souhaitant faire de l’éducation populaire aux enjeux du numérique et des communs culturels!»
Depuis sa création, PeerTube a engendré un écosystème, avec «1.300 plateformes recensées, totalisant 300.000 comptes utilisateurices et 756.000 vidéos.» Côté institutions, il est notamment utilisé par le ministère de l’Éducation nationale français, le GARR (réseau informatique des universités italiennes) ou encore le Conseil national du numérique (CNNum).
200 extensions
Framasoft précise qu’elle cherchera à réaliser les améliorations proposées là même si les objectifs de la collecte ne sont pas atteints. Dans ce cas, «nous devrons piocher dans les dons faits par la communauté francophone en fin d’année dernière pour l’ensemble des projets de Framasoft. Cela nous signifiera que notre enthousiasme pour PeerTube et son application n’est pas partagé (…). Nous nous demanderons alors s’il faut vraiment ajouter l’envoi de vidéos (ou les live) dans l’application, mais surtout s’il faut lever le pied dans notre stratégie de populariser l’écosystème PeerTube.»
Le catalogue d’extensions de PeerTube comporte plus de 200 extensions, chacune permettant d’ajouter des fonctionnalités de PeerTube ou de modifier son apparence (cinq exemples ici).
Framasoft rappelle qu’elle ne fait pas de profit: l’association loi de 1901 fournit des communs. «Tous les dons financent tous nos projets, à la fois PeerTube mais aussi des dizaines d’autres, nous maintenons PeerTube, avec un support gratuit et de qualité — ce travail de l’ombre, quotidien, se fait en plus des nouveaux développements, nous dégooglisons plus de deux millions de personnes par mois, en leur fournissant des services web qui permettent de s’émanciper des géants du numérique.»
Pour suivre son actualité, PeerTube a des comptes sur Mastodon et BlueSky (l’un et l’autre en anglais essentiellement semble-t-il).
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