A Gaza, une semaine de coupure d’Internet

A Gaza, une semaine de coupure d’Internet


Une semaine de « black-out » numérique complet à Gaza : pour la première fois depuis le début de l’offensive de l’armée israélienne qui a suivi les attentats du 7 octobre commis en Israël, les habitants de Gaza sont restés sept jours d’affilée sans aucun accès à Internet, a dénoncé l’ONG de défense des droits humains en ligne Access Now. « [L’accès à Internet] est une question de vie ou de mort à Gaza (…). La communauté internationale doit agir, et agir maintenant, pour mettre fin à la guerre et aux coupures d’Internet », écrit l’organisation dans un communiqué publié jeudi 18 janvier.

Les coupures et les perturbations du réseau ne sont pas nouvelles : dès le début de la guerre, l’accès à Internet a été très fortement perturbé à Gaza. D’abord par des coupures ou brouillages, dont les modalités techniques ne sont pas connues précisément (Gaza dépend pour son accès au réseau d’un câble Internet qui passe par Israël, sur lequel l’armée israélienne peut donc intervenir). Mais aussi par le recours à des méthodes plus directes pour perturber ou couper les communications : dès le 10 octobre, les Nations unies confirmaient que l’armée israélienne avait « ciblé plusieurs installations de télécommunications » et détruit des infrastructures permettant l’accès à Internet et au réseau téléphonique.

Services de secours injoignables

Depuis, les frappes qui ont détruit des nœuds de communication se sont multipliées, et les réparations sont rendues particulièrement difficiles par la poursuite des bombardements. S’ajoutent à ces destructions les problèmes de coupures de courant, liées au blocage des livraisons de carburants à Gaza.

Au total, depuis le début de la guerre, le service de quinze des dix-neuf fournisseurs d’accès présents à Gaza a totalement été coupé, d’après Access Now. Les fournisseurs encore en activité, dont l’opérateur historique Paltel, fonctionnaient jusqu’à peu avec des capacités très dégradées – coupures intermittentes et débit limité.

Les observations d’entreprises spécialisées montrent que le trafic Internet à Gaza était ces derniers mois, dans les meilleurs moments, à 50 % de sa capacité d’avant la guerre. Durant la semaine écoulée, seuls les habitants disposant d’une carte SIM égyptienne ou d’un – rarissime – accès satellitaire ont pu ponctuellement se connecter à Internet, d’après différents témoignages en ligne.

Ces coupures d’Internet ont été dénoncées par la plupart des grandes organisations humanitaires, du Croissant-Rouge palestinien à Amnesty International. « Les coupures des communications empêchent les Gazaouis d’accéder à des informations vitales ou d’appeler les premiers secours, et gênent d’autres formes d’aide humanitaire », dénonce également le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

Le Monde





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