Instagram a décidé, jeudi 26 janvier, de supprimer le compte de l’influenceur français Marc Blata, suivi par plus de quatre millions d’abonnés, et accusé notamment d’escroquerie. Meta France (la maison mère du réseau social) a expliqué sa décision après avoir été interpellée sur Twitter par un collectif nommé AVI (Aide aux victimes d’influenceurs).
« Quelles mesures allez-vous prendre envers les influenceurs francophones qui proposent illégalement à leurs abonnés des conseils financiers et font la promotion d’investissements boursiers à très haut risque sur vos plateformes ? », demandait ce collectif qui a annoncé, lundi, le lancement d’une action en justice par des dizaines de personnes, notamment pour « escroquerie » et « abus de confiance », estimant avoir été arnaquées en investissant dans des produits financiers vantés par de célèbres influenceurs, dont Marc Blata et son épouse Nadé Blata.
« Bonjour, les règles de nos plateformes sont claires et interdisent les contenus frauduleux et trompeurs destinés à abuser nos utilisateurs. Nous avons supprimé le compte Instagram en question, ainsi qu’une série d’autres, pour violation de ces règles », a ainsi répondu Meta France.
Un secteur dans la tourmente
Alexandre Dacos, l’avocat des plaignants, a expliqué lundi que les plaintes avaient été déposées « contre X » mais visaient en premier lieu les pratiques du couple Marc et Nadé Blata, installé à Dubaï, « et le réseau qui leur permet de ne pas agir seuls ». Actif sur la promotion de ces produits, Marc Blata a acquis une notoriété sur les réseaux sociaux avec ses « croustis », présentés comme des révélations sur le monde de la téléréalité, les stars du rap ou du football.
Le couple Blata a vanté les mérites de deux produits financiers, la NFT « Animoon » et le canal de trading « Blatagang », dans lesquels ont investi des milliers de leurs abonnés, sans en voir les gains promis, selon l’avocat.
Ces annonces suivent le début d’un conflit très médiatisé, qui a plongé le secteur, l’an passé, dans la tourmente : il oppose le rappeur Booba et Magali Berdah, patronne de la grosse agence d’influenceurs Shauna Events. Le premier reproche à la seconde de promouvoir des arnaques (marchandise non reçue, produits non conformes…) ; en retour, elle l’accuse de cyberharcèlement. La justice a ouvert deux enquêtes.
Une autre plainte vise l’influenceur Dylan Thiry, à qui il est reproché d’avoir détourné de l’argent récolté sous forme de cyber cagnottes avec son association humanitaire.
Le gouvernement a lancé en décembre une série de réunions et lancé une consultation publique, dans le but de mieux encadrer les pratiques. Le ministre de l’économie Bruno Le Maire rendra compte d’éventuelles décisions d’ici mars.