Alexa, Siri et Google Assistant sont-ils « bêtes » ? Microsoft estime que oui

Appuyez sur sa surface tactile longuement et vous invoquez Siri.


Amazon Alexa, Siri, Google Assistant et Cortana ne fonctionnent pas correctement… et c’est Microsoft qui le dit. Enthousiasmé par la révolution ChatGPT, l’éditeur a descendu tous les assistants vocaux du marché.

ChatGPT, l’intelligence artificielle générative d’OpenAI, a brusquement « ringardisé » les assistants vocaux, comme Amazon Alexa, Siri, Google Assistant ou Cortana. Quand on converse avec le chatbot, celui-ci paraît plus intelligent, pertinent et efficace que les assistants déjà bien implantés dans notre quotidien. Tout à coup, ceux-ci n’émerveillent plus personne…

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La fanfaronnade de Microsoft

Dans une interview consacrée au Financial Times, Satya Nadella, PDG de Microsoft, n’a d’ailleurs pas hésité à tacler les assistants vocaux, y compris Cortana, la solution mise en avant par sa propre entreprise :

« Ils étaient tous stupides comme des cailloux. Que ce soit Cortana ou Alexa ou Google Assistant ou Siri, tout cela ne fonctionne tout simplement pas. Nous avions un produit qui était censé être le nouveau portail d’accès pour beaucoup d’informations qui ne fonctionnait pas ».

Grâce à ses investissements massifs dans OpenAI, Microsoft peut se targuer d’avoir momentanément devancé ses concurrents dans la course à l’intelligence artificielle. L’éditeur a récemment incorporé le modèle linguistique GPT-3.5, qui anime ChatGPT, à son moteur de recherche, Bing. L’IA a également été intégrée au navigateur web Edge. Microsoft ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Le groupe prévoit d’intégrer les innovations d’OpenAI à la plupart de ses produits, dont l’incontournable Suite Office. C’est pourquoi Microsoft s’autorise un peu à fanfaronner en évoquant les assistants vocaux.

Avec ChatGPT, Microsoft est parvenu à rattraper son retard d’une seule traite, faisant presque oublier que Cortana, l’IA de Windows, est à la ramasse par rapport aux autres assistants du marché. De même, Satya Nadella va un peu vite en besogne en mettant tous les assistants vocaux dans le même panier, et en parlant d’échec.

Avec plus de 128 millions d’utilisateurs rien qu’aux États-Unis, les assistants sont largement parvenus à trouver leur public. L’essor des enceintes intelligentes, comme les Amazon Echo, les Google Home et les HomePod, ont participé à leur popularité en hausse. D’après Amazon, Alexa continue de se propager dans les foyers, et la moitié des utilisateurs Echo s’en servent déjà pour faire du shopping en ligne. Avec moins de 20 % des parts de marché, et un intérêt en berne, seul Cortana peut vraiment être considéré comme un cuisant échec.

Une comparaison un peu bancale

En opposant ChatGPT à Alexa et consorts, Microsoft compare un peu des poires et des pommes. Contrairement à des assistants comme Siri ou Cortana, ChatGPT est une intelligence artificielle dite générative. Grâce à un modèle de langage, celui-ci est capable de générer du texte en déterminant la suite de mots la plus probable. Il s’appuie sur un immense ensemble de données et l’apprentissage profond. Concrètement, ChatGPT ne comprend pas ce que ses utilisateurs lui demandent. Il se contente de générer la réponse la plus plausible en piochant dans une masse d’informations. De cette manière, le modèle linguistique donne l’illusion de s’exprimer comme un être humain.

De leur côté, les assistants intégrés aux smartphones, ordinateurs et enceintes connectées ne sont pas conçus pour converser longuement avec leurs utilisateurs. Siri et consorts sont des assistants qui réagissent à la voix. En fonction de la requête vocale comprise par leurs systèmes, les assistants lancent une commande : définir un rappel, allumer une lumière, appeler un contact… C’est l’une des différences majeures avec ChatGPT, qui a besoin d’une suite de mots pour se mettre à converser, mais n’est pas encore en mesure de comprendre une demande et de la mettre en application. Plus largement, vous ne pouvez pas « parler » avec ChatGPT.

Ces deux catégories d’intelligences artificielles n’ont pas les mêmes objectifs ni les mêmes atouts. Si ChatGPt est conçu pour générer des réponses, parfois créatives, Siri, l’assistant Google et Alexa sont plutôt destinés à faciliter le contrôle d’une installation domotique ou activer des commandes simples. De plus, on s’étonnera que Microsoft affirme sommairement que les assistants vocaux ne fonctionnent pas. Massivement adoptés, les assistants aident des milliards de personnes à communiquer avec des objets connectés, leur smartphone, leur tablette ou leur ordinateur. Siri, Alexa ou Google Assistant sont loin d’être parfaits, mais ils font ce pour quoi ils ont été programmés. Ni plus ni moins.

Évidemment, les innovations portées par les IA génératives pourraient théoriquement rendre les assistants vocaux plus intelligents, et surtout, plus efficaces. C’est l’avis d’Adam Cheyer, l’un des concepteurs de Siri. L’ancien directeur l’ingénierie de l’iPhone estime que « cette technologie permettra cette ampleur, cette flexibilité et cette complexité qui n’existaient pas avec la génération précédente d’assistants vocaux ». À ce titre, on se souviendra qu’OpenAI a lancé Whisper, un modèle de reconnaissance vocale, qui pourrait faire le pont entre le monde des assistants vocaux et des IA génératives…

Source :

Financial Times



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