AMD attaque les GeForce sur la taille, l’énergie et… le prix !

RDNA3 Radeon RX 7900XTX


Réglé comme une horloge : c’est exactement deux ans après avoir présenté son architecture RDNA 2 et ses cartes Radeon RX 6000 qu’AMD a dévoilé sa nouvelle architecture GPU, RDNA 3. Contrairement à Nvidia, qui a récemment présenté ses GeForce RTX4000 haut de gamme, les annonces d’AMD ont une plus grande portée que l’arrivée de cartes graphiques gaming et professionnelles pour PC de bureau. Construisant non seulement des GPU, mais aussi des CPU et surtout des APU (des puces mélangeant les deux) AMD est pourvoyeur de technologies. Qui sont embarquées dans les PC, portables et fixes, mais aussi les consoles (Xbox Series, PS5), le Steam Deck, des PC/consoles chinois, etc. En clair, RDNA 3 nous apporte non seulement une nouvelle génération de « grosses cartes graphiques pour jouer », mais aussi une vision des évolutions possibles de nombreuses autres machines.

Pour parler de sa nouvelle architecture, AMD a, comme son concurrent, commencé sa nouvelle collection en se cantonnant à deux modèles haut de gamme : les Radeon RX 7900 XTX et Radeon RX 7900 XT, qui reposent sur la puce « Big Navi 3x ». En déballant le lot classique de détails techniques, d’améliorations technologiques… Et de tacles vis-à-vis de Nvidia comme celui du prix. Alors que les RTX 4080 et RT4090 s’affichent à des sommes jamais vues (hors pénurie !) – comptez respectivement de 1400 à 2200 € ! – AMD a décidé de se concentrer sur des cartes plus accessibles.

58 milliards de transistors, 61 Tflops dans un délicat jeu de briques

Les différents chiplets de la puce RDNA 3

Depuis la première génération de RDNA lancée en 2019, AMD a non seulement toujours été à l’heure, mais a surtout tenu ses promesses. RDNA offrait bien un supplément de 50% de performances par watt par rapport à l’architecture précédente (GCN). Puis en 2020, RDNA 2 s’est bel et bien montré 50% plus performant que RDNA 1. RDNA 3 aurait, selon les attentes d’AMD, légèrement dépassé ce seuil, en portant à 54% de performances par watt en plus par rapport à RDNA 2. Un bon travail qui permet d’ailleurs AMD, comme nous allons le voir, de se montrer très raisonnable sur la consommation énergétique.

La plus grande nouveauté technique de ces super GPU que sont les Radeon RX 7900 XTX et Radeon RX 7900 XT réside dans leur méthode de fabrication. Comme pour ses puces Ryzen et pour la première fois de l’histoire des GPU de PC de bureau, AMD a fait appel à des chiplets, c’est-à-dire des briques de silicium. L’avantage de la technique est connu : fabriquer une puce composite permet de réduire les coûts. En effet, on peut choisir le bon process pour chaque élément et la production de petites puces offre de bien meilleurs rendements. Cela étant, la partie calculs purs reste monolithique : si AMD a séparé la mémoire cache dans des unités à part gravées en 6 nm (MCD pour memory cache dies), le Graphic Compute Die (GCD) reste un plus gros morceau, gravé en 5 nm. Nvidia garde l’avantage en matière de finesse de gravure, ses nouveaux modèles étant gravés en 4 nm.

Toutes ces briques assemblées forment une puce embarquant jusqu’à 58 milliards de transistors (RX 7900 XTX), soit autant qu’un Apple M1 Max (qui intègre, lui, CPU et GPU). Un modèle très haut de gamme qui affiche une puissance de calcul de 61 Tflops. Si ce genre de donnée est assez théorique et concerne le calcul pur plus que le jeu,  elle permet de savoir où la carte se place. C’est-à-dire entre la RTX 4080 (49 Tflops) et la RTX 4090 et ses monstrueux 83 Tflops ! Il est intéressant de rappeler que les Radeon RX 6900 XT et 6950 XT affichaient respectivement 20,6 et 21,5 Tflops. AMD fait bien fait exploser la puissance brute !

Perfs en jeux x1,7, arrivée du gaming 8K !

8K gaming

Sans rentrer dans les détails de la structure de la puce, AMD a fait le ménage dans son architecture pour proposer un grand saut de performances. Une hausse que l’entreprise évalue à x1,7. Ce qui illustre bien que la hausse des performances mathématiques pures exprimées en Tflops n’a pas un impact similaire dans les jeux. Et pour cause : chaque moteur graphique est très différent. Les GPU doivent donc s’adapter (notamment grâce aux drivers).

Mais ne boudons pas notre plaisir de voir, à consommation constante, une telle élévation des performances. Outre la réorganisation des unités de calcul – les Compute Units ou CU – c’est aussi leur nouveau bus mémoire qui leur permet d’exprimer plus de puissance. À savoir 384 bit dans le cas de la RX 7900 XTX (96 CU, 24 Go de GDDR6), et 256 bits dans le cas de la 7900 XT (84 CU, 20 Go de GDDR6) qui compte un MCD de moins.  Ce déluge de puissance permet à AMD de promettre – mais dans quels titres et dans quels niveaux de détails graphiques ? – l’arrivée du gaming 4K en 480 Hz. Et pour vous autres nantis, un mode 8K 165 Hz.

La vraie inconnue dans ces annonces et démonstrations reste le sempiternel duel face à Nvidia. Gageons qu’AMD continue de peaufiner ses drivers pour le lancement américain le 13 décembre prochain. Mais si une chose semble bien certaine, c’est qu’AMD ne court pas après la RTX 4090. Selon toute vraisemblance, la RX 7900 XTX se positionnera en concurrente de la RTX 4080.

Nouveaux moteurs IA, d’affichage et compression/décompression média

Radiance Display Engine

AMD fait face à deux ennemis : Nvidia et Intel. En matière d’IA, Nvidia est la référence absolue, tant dans les cartes pour les gamers que dans les supercalculateurs, où il écrase la concurrence. De l’autre côté du spectre, Intel a très souvent l’avantage en matière de compression/décompression des médias vidéo. Et la première génération de ses cartes ARC semble d’ailleurs faire des merveilles dans ce domaine. AMD a donc entièrement revu sa copie dans ces trois domaines.

En matière de calculs IA (inférence, accélérateurs de réseaux neuronaux, etc.), AMD promet beaucoup. Chacune des unités de calcul « CU » intègre désormais deux accélérateurs IA et de nouveaux jeux d’instructions spécifiques. Ce qui permet à AMD d’assurer un gain de performances allant jusqu’à x2.7.

Dual Media Engine

En matière de moteur d’affichage, AMD a développé un nouveau « Radiance Display Engine ». Toujours interfacé en PCIe 4.0, ce moteur gère le DisplayPort 2.1, offre un lien de 54 Gbit/s avec l’écran et gère jusqu’à 68 milliards de couleurs. C’est lui, au passage, qui est capable de communiquer en 4K480p et 8K165p avec les écrans. Et, grosse nouveauté de l’industrie, c’est aussi lui qui prend en charge les premiers écrans 8K ultra-larges. Pour faire face à Intel, AMD a développé comme son concurrent un double moteur de compression/décompression média. Tout nouveau et cadencé x1,8 plus rapidement, il prend (enfin !) en charge le code AV1. Et proposerait une accélération jusqu’à x7 dans le transcodage 8K !

Améliorations en Ray-tracing et upscaling (mais Nvidia reste devant ?)

Performances en ray-tracing

On attendait évidemment AMD sur le terrain du Ray-tracing (RT), cette technique qui se traduit en « lancer de rayons » qui permet de reproduire les effets lumineux (réflexions, ombres, transparence) de manière quasi photoréaliste. AMD avait attendu RDNA 2 pour introduire la technologie, laissant à Nvidia une génération d’avance.

Si personne n’a pour l’heure comparé aucune des deux architectures, les écarts de performances annoncés entre les deux concurrents indiquent que Nvidia semble toujours avoir l’avantage. Autant en matière de Ray-tracing « pur » qu’en matière de mise à l’échelle, l’upscaling. Alors que le DLSS 3 de nouvelle génération de Nvidia lui permet d’aller jusqu’à quadrupler les performances en RT.

Ce qui ne signifie pas qu’AMD soit manchot : dès 2023, le FidelityFX Super Resolution 3 (concurrent du DLSS) devraient doubler les performances du FSR 2 actuel. Mais là encore, avec sa technologie « ouverte », AMD a posé des objectifs plus modestes. Mais aussi moins couteux et plus en phase avec les attentes des joueurs.

Dimensions, prix et consommation énergétique restent constants

Dimensions des nouvelles Radeon RX 7900 XTX

Durant la conférence, AMD a plaqué, taclé et percuté Nvidia de manière plus ou moins directe sur de nombreux plans. Dans le domaine des drivers d’une part, en rappelant que contrairement à son concurrent, sa suite Adrenalin ne force pas à ouvrir un compte, s’authentifier, etc. Mais aussi et surtout dans des domaines encore plus terre à terre. En termes de dimensions d’une part. Alors que les RTX sont des monstres qui doivent être installées dans des châssis adaptés, AMD a bien insisté sur le fait que ses nouvelles cartes font la même taille que les précédentes. Et qu’elles consomment à peu près la même chose. « À peu près », car si AMD ne pousse pas la chansonnette jusqu’au 450W de la RTX 4090, la RX 7900 XTX ajuste quand même son curseur à la hausse. Avec un supplément de 100$ HT et de 55W en plus par rapport à sa petite sœur.

Prix de lancement des Radeon RX 7900 XTX et XT

Finalement, il a l’argument massue du prix. Mettons déjà de côté la RTX 4090 et ses 2000 euros : ce genre de carte fait le buzz et est un instrument de communication de puissance maximale, mais peu de gens l’achètent. Face à la RTX 4080 16 Go (rappelez-vous, Nvidia a « annulé » la version 12 Go !), on imagine une RX 7900 XTX. Mais alors que la carte de Nvidia est à 1199 $ US hors taxes (ce qui devrait faire 1500 € !), la carte d’AMD s’affiche à 999 $ HT, ce qui devrait faire 1200 €, soit 20 % de moins ! Quant à la RX 7900 XT, elle sera lancée à 899 $ HT, soit moins de 1100 €. Des tarifs élevés, mais bien plus accessibles que ceux de Nvidia. Et qui préfigurent, on l’espère, de la compétitivité future des déclinaisons plus entrée de gamme. Si le bilan de cette présentation est alléchant, rappelez-vous bien d’attendre les tests indépendants dans les jeux pour vous faire une idée finale. Les Tflops c’est bien, les FPS c’est mieux !

Aux USA, les deux cartes sont annoncées disponibles au 13 décembre.

RX 7900 XTX : 999 $ HT



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.