Avant de quitter Apple pour une société concurrente, l’ancien salarié aurait profité de ses accès pour télécharger de nombreux documents confidentiels, selon la marque à la pomme qui lui réclame des dommages et intérêts.
Un ancien ingénieur d’Apple, travaillant depuis des années sur des produits en développement – dont le Vision Pro, le casque de réalité mixte de la marque à la pomme – serait parti avec bon nombre de documents confidentiels… chez un concurrent. Voilà l’accusation portée par la firme de Cupertino qui a attaqué son ex-employé devant la Cour supérieure de Santa Clara le 24 juin, pour vol de secrets de fabrication et d’informations confidentielles. Si cette plainte n’a, pour l’instant, pas été publiée, le site SiliconValley.com y a eu accès. Dans un article du lundi 30 juin, le média américain nous fait un récit détaillé des faits selon Apple – l’ex-salarié en question ne s’est pour l’instant pas exprimé sur le sujet.
Les accusations du groupe californien visent Di Liu, un ingénieur qui travaillait sur la conception des produits pour Apple au département recherche et développement de San Jose, depuis septembre 2017. Fin 2024, le scientifique démissionne, prétextant vouloir davantage se consacrer à sa famille et à sa santé. La marque à la pomme lui donne deux semaines de préavis, puis récupère l’ordinateur portable professionnel qu’elle lui avait fourni, dans le cadre de son travail.
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En analysant son ordinateur professionnel, Apple découvre des téléchargements suspects
En l’analysant puis en parcourant son historique d’actions et d’activités (logs), la firme américaine tombe des nues. Elle découvre que l’ingénieur, avant de rendre son matériel, a téléchargé « une quantité considérable » de dossiers confidentiels, des dossiers qui auraient ensuite été copiés dans son cloud personnel, avant d’être supprimés de son ordinateur professionnel, selon la plainte. Elle se rend alors compte que l’ex-salarié, loin de se consacrer à sa famille comme il l’avait prétendu, a en fait rejoint début 2025 Snap – ce qui est effectivement précisé ce mardi 1er juillet sur son profil LinkedIn.
Cette société, connue pour éditer le réseau social SnapChat, fabrique aussi « Spectacles », des lunettes de réalité augmentée. Et c’est justement au sein de l’équipe « produits de réalité augmentée » que Di Liu exerce son métier d’ingénieur design.
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Pour Apple, nul doute que ces deux événements – le téléchargement de données confidentielles, puis la prise de poste chez Snap – sont liés. Le fait que Di Liu ait téléchargé puis conservé les données d’Apple, et le fait qu’il travaille désormais chez un de ses concurrents, suggère qu’il a bien l’intention d’utiliser ces données au sein de sa nouvelle entreprise, est-il écrit dans la plainte, citée par le site américain.
Des trade secrets enregistrés dans son cloud personnel, selon Apple
Pendant ces années de salariat chez Apple, l’ingénieur a eu « accès à diverses nouvelles technologies Apple qui sont intégrées dans Vision Pro, ou qui n’ont pas encore été commercialisées », détaille Apple, dans son action en justice. Or, non seulement Di Liu n’aurait pas prévenu Apple qu’il allait rejoindre une autre société pour travailler sur leurs produits, mais il aurait téléchargé, trois jours avant de quitter l’entreprise, des milliers de documents d’Apple contenant des secrets de fabrique et commerciaux dans son cloud personnel, selon la plainte citée par nos confrères.
Dans les documents récupérés se trouveraient des informations plus que confidentielles, selon Apple. Parmi elles : des données relatives à la conception et au développement de ses produits, des données relatives à la production en tant que telle, comme le contrôle de la qualité, les coûts ou encore les stratégies de la chaîne d’approvisionnement.
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Des dommages et intérêts et une inspection des appareils personnels de l’ex-salarié demandés
Apple demande à son ex-employé des dommages et intérêts dont le montant n’est pas précisé, pour violation de ses clauses de confidentialité. La firme américaine exige aussi que les secrets de fabrique qui auraient été volés, selon elle, soient restitués. Pour la marque à la pomme, les appareils électroniques et les cloud personnels de son ex-employé doivent être soumis à une inspection, afin de vérifier qu’aucune autre information confidentielle n’y est stockée.
Ce n’est pas la première fois qu’Apple attaque un ancien employé pour violation de clause de confidentialité et vol de données stratégiques ou secrètes.
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En 2024, un de ses anciens ingénieurs a été condamné à quatre mois de prison pour vol de ses secrets de fabrication, alors qu’il s’apprêtait à travailler pour une start-up chinoise. La presse fait régulièrement état d’actions en justice menées par des géants de la tech contre des ex-salariés. À chaque fois, ces derniers, travaillant sur des sujets sensibles comme les produits en développement, ou ayant accès à des dossiers confidentiels, étaient soupçonnés d’avoir enregistré des informations stratégiques avant de rejoindre la concurrence.
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