Alors que les prix des iPhone grimpent régulièrement, le géant de Cupertino estime qu’il pourrait encore augmenter ses prix sans que les utilisateurs s’en offusquent. La question est de savoir jusqu’à quel prix…
Vendus à partir de 1 329 et jusqu’à 2 129 euros, les iPhone Pro, le haut de gamme des smartphones d’Apple, ont depuis quelque temps laissé loin derrière eux le plafond symbolique des 1 000 euros. Et cela pourrait bien n’être qu’un début.
Augmenter les prix ne serait pas un problème
Lors de l’appel téléphonique avec les analystes financiers, au cours duquel Tim Cook commente toujours les résultats de son groupe, le patron d’Apple a en effet répondu à une question intéressante : à quel point la hausse du prix moyen de vente des iPhone peut-elle durer ?
Selon Mark Gurman, de Bloomberg, qui rapporte les propos, la réponse de Tim Cook est on ne peut plus claire. Selon lui, l’augmentation des prix n’est pas un problème. Mieux, les consommateurs pourraient être probablement incités à dépenser plus, écrit le journaliste.
« Je pense que les gens sont prêts à étendre leurs dépenses pour avoir le meilleur de ce qu’ils peuvent avoir dans cette catégorie », expliquait ainsi le patron d’Apple, précisant que l’iPhone fait désormais partie intégrante de la vie de ses utilisateurs, grâce à ses fonctions de paiements, de contrôle de leur domicile, de suivi de leur santé, etc.
Un nouveau haut de gamme
Sans préciser si les prix des iPhone vont être revus à la hausse, Tim Cook explique donc qu’en proposant les bonnes fonctions, celles qui feront la différence et constitueront les nouveaux contours d’un appareil haut de gamme, les utilisateurs pourraient dépenser encore plus.
Or, rappelle Mark Gurman, Apple réfléchit depuis quelque temps à ajouter un appareil très haut de gamme. Ces dernières années, le géant de Cupertino a déjà fait en sorte que les modèles Pro se distinguent des appareils d’entrée de gamme, dans un premier temps grâce à la partition photographique, puis à l’autonomie, la différence de SoC étant relativement nouvelle.
Avec les iPhone 15, le géant de Cupertino envisagerait un modèle Ultra, qui remplacerait ou se placerait au-dessus du Pro Max. Cet iPhone Ultra pourrait n’être introduit qu’en 2024.
Toutefois, s’il était commercialisé dès cette année, il pourrait déjà trancher avec le reste de la gamme. Certaines rumeurs et informations divulguées par des sources généralement fiables indiquent en effet que cet iPhone pourrait se distinguer grâce au matériel utilisé pour sa fabrication, en l’occurrence du titane au lieu de l’acier inoxydable. Ensuite, son processeur pourrait également être bien plus puissant. Il faut dire que si Apple conserve l’A16 Bionic pour l’entrée de gamme, SoC qui est gravé en 5 nm (avec le processeur TSMC de deuxième génération), l’A17 Bionic devrait être le premier à bénéficier de la gravure en 3 nm, qui devrait garantir de vrais gains en performances et consommation électrique. Par ailleurs, la finesse de gravure plus importante pourrait permettre à Apple d’intégrer les éléments en charge de l’accélération matérielle du rendu du ray tracing. Une nouveauté technologique qu’Apple aurait envisagé d’intégrer dans l’A16 Bionic avant de devoir faire machine arrière.
Enfin, outre la partie SoC, Apple pourrait introduire un téléobjectif périscopique dans son iPhone haut de gamme, afin de muscler un peu la partie photographique de son smartphone. Une bonne nouvelle qui corrigerait un certain manque face aux offres de la concurrence. Elle permettrait aussi au géant de Cupertino de faire monter en puissance le reste de sa gamme.
Il est difficile de justifier un prix d’entrée de gamme si élevé avec seulement deux optiques actuellement. En plus d’utiliser le capteur 48 Mpixels introduit avec les modèles 15 Pro, Apple pourrait offrir à ses iPhone d’entrée de gamme une troisième optique physique… Si la différence avec les iPhone Pro et/ou Ultra est suffisante à ses yeux.
Un exercice risqué
Augmenter les prix est donc envisageable pour Apple. D’ailleurs, le géant américain pousse le prix de ses appareils vers le haut peu à peu – avec une différence qui atteint désormais les 800 euros entre le premier modèle d’iPhone 15 Pro et le plus haut modèle d’iPhone 15 Pro Max. Néanmoins, cet exercice est risqué. Le géant de Cupertino a déjà été pris sur le fait récemment, en flagrant délit de prix en hausse pour une offre pas assez innovante ou même qui justifierait ce nouveau tarif. On pense notamment à l’iPhone SE, mais la même chose est à dire des AirPods 3, par exemple.
Pour justifier cette course à la hausse, Apple a intérêt à trouver des arguments tangibles. Une prochaine étape, déjà entreprise par Samsung, pourrait être de recourir à l’introduction d’un iPhone pliant. Le nouveau facteur de forme justifierait des prix encore plus élevés, et créerait une véritable distinction entre ses modèles d’entrée, de milieu et de haut de gamme. Ce serait l’occasion de voir des modèles d’entrée de gamme franchir le cap des 2 000 euros ? Cela paraît extrême, mais pas si impossible au regard des prix pratiqués par la concurrence et des tarifs des différents composants actuels de la famille iPhone, dont les prix se trouvent désormais tous au-dessus des 1 000 euros – pour les modèles de l’année, en tout cas.
Apple incarne depuis les origines de son iPhone le haut de gamme et le premium. Mais sauf à introduire des usages vraiment nouveaux, qui pourraient faire en sorte que les iPhone remplacent d’autres produits, il est difficile d’imaginer qu’une hausse inéluctable de ses prix n’ait pas un effet néfaste sur les ventes à un moment ou à un autre.
Source :
Bloomberg