Voici comment le gouvernement va bloquer l’accès aux sites pornos pour les mineurs

Voici comment le gouvernement va bloquer l'accès aux sites pornos pour les mineurs


Le ministre en charge du numérique Jean-Noël Barrot a annoncé ses plans pour bloquer l’accès des mineurs aux sites pornographiques sur internet.

Le journal Le Parisien a pu s’entretenir avec Jean-Noël Barrot, le ministre en charge du numérique, concernant ses plans de contrôle de la diffusion d’images pornographiques sur Internet. Son idée est d’enfin faire respecter la loi française, qui interdit l’accès aux contenus pornographiques pour les moins de 18 ans, aux sites Web pour adulte bien connus. Comment ? Par le biais d’un nouveau dispositif qui sera implémenté d’ici au mois de septembre, et présenté en détail dans les prochains jours.

Nous savons cependant que le gouvernement compte passer par le biais d’un « certificat de majorité anonyme ». Des sociétés spécialisées dans le numérique ont été mobilisés par l’équipe – composée des cabinets de Jean-Noël Barrot et de Charlotte Caubel, la secrétaire d’État chargée de l’enfance – pour cette mission. Ainsi, ces sites tiers auraient à leur charge de récupérer une preuve de votre majorité (passeport, carte d’identité, etc.). Par la suite, lorsqu’un site pornographique chercherait à connaître votre droit d’accès, ces plates-formes neutres se chargeraient seulement de le valider ou de le refuser. Vos informations personnelles ne seraient ainsi pas transférées aux sites pornographiques.

Tiers de confiance et anonymat

C’est Jean-Noël Barrot qui l’a expliqué au Parisien : « Un utilisateur d’un site pornographique, lorsqu’il souhaitera y accéder, devra certifier de sa majorité en cliquant sur cette attestation numérique, explique le ministre. Cela fonctionnera un peu comme le contrôle demandé par votre banque lorsque vous réalisez un achat en ligne, sauf que ce certificat de majorité sera anonyme. »

La vision serait donc de n’avoir qu’à installer une application sur son smartphone, et valider un accès par son biais. C’est du côté de l’anonymat que de plus amples questions se posent encore : si nos données ne seront pas connues des sites pornographiques, il n’est pas dit que celles-ci soient anonymisées du côté des plates-formes de validation. Les fournisseurs d’accès à Internet seraient également dans la boucle, notamment dans le cadre de la vérification de votre âge, ce qui pourrait là encore empiéter sur l’anonymisation des données.

Technologiquement parlant, il paraît aussi compliqué d’imposer un tel blocage. L’usage des VPN par le grand public s’est répandu comme une traînée de poudre, et les plus jeunes générations nées avec l’outil informatique savent facilement contourner la moindre restriction, comme les paywalls par exemple. Il y a fort à parier que les sites pour adulte ne fassent pas non plus de grands efforts pour appliquer cette nouvelle loi, puisqu’il serait dans leur intérêt économique d’appliquer une sécurité laxiste. Ces dernières années l’ont bien prouvé, parce qu’elles n’ont mis en place pour seul garde-fou qu’un petit pop-up auquel répondre « oui » en un clic.

Il faut malgré tout pouvoir appliquer la loi. Comme l’indiquent les chiffres du Parisien, les enfants accèdent à leur premier site pornographique à 11 ans en moyenne. Le nouveau décret doit encore être validé par la Commission européenne et le Conseil d’État avant d’être publié. Si le texte l’est, comme c’est pressenti depuis très longtemps maintenant, la France serait alors le « premier pays du monde à proposer une solution comme celle-là » selon le ministre.

Source :

Le Parisien

Maxime « OtaXou » Lancelin-Golbery



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