Ouvrir et même réparer les nouveaux MacBook Pro ne sont pas des opérations évidentes, néanmoins Apple a facilité les choses en délaissant la colle et en choisissant une conception modulaire. Mais paradoxalement, il devient quasiment impossible de réparer ces machines sans passer par Apple.
iFixit a livré son démontage du MacBook Pro avec M3 Pro, qui révèle une conception interne relativement modulaire : les composants (sauf le lecteur de carte SD et la sortie HDMI) peuvent en effet être remplacés assez facilement en retirant quelques vis et des morceaux d’adhésif. Bien sûr, ce n’est pas aussi évident que de changer les piles d’une manette de jeu, mais au moins l’accès aux différents composants et l’opération de retrait — comme la batterie et la carte-mère — ne ressemblent pas à une torture.
SSD soudé et sérialisation
Alors pourquoi « relativement » ? D’une part, oubliez le remplacement du stockage par un SSD plus confortable : les modules sont soudés à la carte-mère. Quant à la mémoire vive, c’est tout aussi mort, elle fait partie du système-sur-puce M3. Autrement dit, il va falloir y réfléchir à deux fois avant de passer commande du 14 pouces M3 qui se contente de 8 Go de RAM.
Apple a beau assurer que 8 Go de mémoire unifiée est l’équivalent de 16 Go de mémoire standard, la réalité c’est que macOS et les logiciels exploitent rapidement l’enveloppe disponible ; le système d’exploitation peut ensuite transférer certaines données inutilisés ou moins fréquemment utilisées vers le SSD.
Cette technique de « swap » libère de la RAM, mais puisque les données sont stockées sur un disque SSD plus lent, cet espace est donc plus lent que la mémoire unifiée elle-même. Au bout du compte, le swap peut ralentir l’OS s’il est trop sollicité.
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Le problème se posera surtout dans plusieurs années, avec un macOS et des logiciels toujours plus gourmands. Les 8 Go risquent de paraitre trop limités pour les futurs besoins… Et comme on l’a dit, il est impossible d’augmenter la capacité de mémoire vive a posteriori.
D’autre part, la problématique qui touche la réparabilité de cette machine, c’est la sérialisation des composants. Plusieurs d’entre eux doivent en effet s’identifier auprès de la carte-mère, à l’image de l’écran et du capteur Touch ID. Ce qui signifie que le bon fonctionnement de ces éléments une fois en place passe nécessairement par l’usage de composants certifiés ainsi qu’un appairage et un calibrage autorisés par Apple.
Autrement dit, la réparation de ces composants coûtera plus cher puisqu’il faudra en passer par une boutique Apple ou un réparateur agréé. C’est aussi le cas de plus en plus de pièces dans l’iPhone. Ce qui vaut au passage à Apple une enquête du parquet de Paris… Et au MacBook Pro M3 une note de réparabilité de 4 sur 10 seulement !
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