Le Parlement européen a informé, mardi 28 février, son personnel qu’il interdisait le réseau social chinois TikTok sur les appareils professionnels, invoquant des inquiétudes en matière de sécurité des données, après une mesure similaire de la Commission européenne, jeudi dernier. L’ultrapopulaire application de vidéos courtes et virales, propriété de l’entreprise chinoise ByteDance, est de plus en plus scrutée par les Occidentaux qui craignent que Pékin puisse ainsi accéder aux données d’utilisateurs du monde entier.
La présidente du Parlement, Roberta Metsola, et le secrétaire général, Alessandro Chiocchetti, ont décidé que l’application TikTok ne pourrait plus être utilisée sur les appareils professionnels, comme les ordinateurs, téléphones mobiles ou tablettes, à compter du 20 mars. « A cette date, l’accès Internet au réseau social depuis les ordinateurs du Parlement sera bloqué », est-il précisé dans un courrier de la Direction générale de l’innovation et du support technologique (DG ITEC) du Parlement à l’attention des quelque huit mille fonctionnaires et agents de l’institution. Par ailleurs, il est aussi « fortement » recommandé aux membres du personnel de retirer TikTok de leurs appareils personnels.
La Commission européenne avait annoncé la semaine dernière que son personnel avait jusqu’au 15 mars au plus tard pour désinstaller l’application de leurs appareils professionnels. Une mesure similaire doit être prise par le Conseil européen, l’instance représentant les 27 Etats membres.
Bruxelles emboîte le pas à Washington
Bruxelles emboîte le pas à Washington. Aux Etats-Unis, une loi ratifiée par le président, Joe Biden, début janvier interdit le téléchargement et l’utilisation de TikTok sur les appareils des fonctionnaires de l’Etat fédéral américain. Une vingtaine d’Etats américains ont pris une mesure de ce type pour leurs propres employés. Et, au Congrès, un projet de loi en discussion pourrait même aboutir à l’interdiction totale de l’application aux Etats-Unis.
Dans l’Union européenne, ByteDance fait l’objet d’une enquête de l’autorité irlandaise de protection de la vie privée, qui le soupçonne d’enfreindre la législation européenne sur la protection des données (RGPD) en matière de traitement des données personnelles des enfants et de transferts de données vers la Chine.
TikTok avait reconnu en novembre que certains employés en Chine pouvaient accéder aux données d’utilisateurs européens, et avait admis en décembre que des employés avaient utilisé ces données pour traquer des journalistes. Mais le groupe nie farouchement tout contrôle ou accès du gouvernement chinois à ses données.