Après un excès de vitesse, un automobiliste envoyé au tribunal sera assisté d’une IA pour se défendre

Loi cyber jugement tribunal


Pour la première fois dans l’Histoire, une intelligence artificielle sera configurée pour dicter à un accusé ce qu’il doit dire pour se défendre devant un tribunal.

Les avocats ont-ils du souci à se faire face à l’intelligence artificielle ? La question, qui peut faire sourire, peut désormais se poser. Car pour la première fois de l’histoire, un prévenu qui passera devant un tribunal en février prochain pourra se faire assister par une intelligence artificielle.

L’accusé, qui doit passer devant un tribunal en février prochain, doit répondre d’un excès de vitesse. Il aura à sa disposition un smartphone qui captera tous les discours prononcés dans la salle et pourra entendre dans un écouteur glissé dans son oreille ce que le chatbot lui dira de répondre à la cour.

Quand un chatbot se transforme en avocat

L’intelligence artificielle qui sera utilisée dans ce procès est fournie par la société DoNotPay, un service juridique derrière lequel se cache un chatbot spécialisé à l’origine dans la contestation d’amendes pour défaut de stationnement. Mais dans ce cas précis, l’intelligence artificielle de DoNotPay sera exploitée pour aider un automobiliste inculpé pour excès de vitesse à se défendre. L’accusé sera équipé d’une oreillette grâce à laquelle il pourra entendre toutes les réponses qu’il devra répéter devant la cour. Le texte qu’il entendra sera généré automatiquement par le chatbot de DoNotPay après avoir analysé les discours prononcés dans le tribunal captés à l’aide d’un smartphone.

L’entreprise, qui a souhaité garder l’emplacement du tribunal et le nom du prévenu secret, explique que ce procès sera pour elle un test, et qu’elle acceptera de payer les amendes qui découleraient de ce procès. Bien évidemment, le cas traité ici ne revêt pas d’une extrême gravité. La peine encourue par l’accusé ne s’élèverait qu’à 16 dollars. Mais Joshua Browder, le patron de DoNotPay reste néanmoins satisfait de pouvoir tester son chatbot juridique dans ce cas. Il s’agit pour lui de « la chose la plus époustouflante [qu’il n’ait] jamais faite ».

L’utilisation d’un smartphone et d’une oreillette pour permettre à un accusé de se défendre est illégale dans la majorité des pays. Mais DoNotPay aurait visiblement trouvé une juridiction plus souple dans laquelle l’utilisation de ce matériel serait classée comme un dispositif d’aide auditive, et serait donc de fait parfaitement autorisée.

Une IA formée pour rester factuelle

L’intelligence artificielle de DoNotPay ne peut clairement pas être utilisée pour des cas complexes. Pour l’entraîner, l’entreprise a dû lui faire ingurgiter une gigantesque quantité de jurisprudences afin qu’elle puisse couvrir plusieurs sujets. Cependant, le chatbot a été formé pour rester toujours très factuel dans les réponses qu’il fournit. DoNotPay, qui souhaite ainsi effet minimiser sa responsabilité légale, ne veut pas que son chatbot se transforme en un outil de manipulation qui déformerait les faits. Pour Joshua Browder, son chatbot ne remplacera sûrement pas les avocats, mais leur offrira une aide précieuse. Le patron de DoNotPay estime que son chatbot sera utile pour traiter des cas simples sans avoir à s’acquitter d’une facture en échange des services d’un avocat qui ne fera que copier-coller des documents.

Source :

NewScientist



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