C’est une déconvenue majeure pour Atos. Alors que cela constituait le principal espoir de réussite du plan de redressement engagé il y a près de deux ans, le groupe d’informatique a annoncé, mardi 19 mars, la fin des négociations avec Airbus pour lui vendre sa division Big Data & Security (BDS). « La société a été informée que les discussions avec Airbus concernant la cession de son activité BDS ne se poursuivront pas », indique Atos dans un bref communiqué, sans plus de précisions. « Après avoir examiné attentivement tous les aspects d’une acquisition potentielle de la branche BDS, Airbus a décidé de ne plus poursuivre les discussions avec Atos au sujet de cette transaction potentielle », confirme sobrement le groupe aéronautique, sans davantage d’explications sur les raisons de sa reculade. A la Bourse de Paris, l’action Atos plongeait de plus de 20 %, mardi, en matinée.
Atos et Airbus avaient relancé des négociations le 3 janvier, après l’échec, déjà, en mars 2023, d’une première salve de discussions. Cette fois, les choses semblaient bien avancées. Le groupe aéronautique avait même fait une offre indicative valorisant BDS entre 1,5 milliard et 1,8 milliard d’euros, estimant que la cybersécurité et les supercalculateurs d’Atos s’intégreraient parfaitement dans des activités militaires et civiles de plus en plus consommatrices de numérique. Avec la filiale d’Atos, Airbus souhaitait notamment contribuer à bâtir un cloud tactique qui viendrait s’adjoindre au prochain remplaçant du Rafale, le Système de combat aérien du futur.
Séduisante sur le papier, l’idée d’un rapprochement s’est dégradée au fur et à mesure des discussions. Pour Airbus, l’intégration en son sein des activités d’Atos, jugées très fragmentées, aurait été trop complexe et trop longue à finaliser. La situation financière dégradée du groupe d’informatique n’a pas non plus joué favorablement. En raison d’un différend avec ses commissaires aux comptes, Atos avait dû reporter la publication de ses résultats annuels 2023, du 29 février au 20 mars. Compte tenu de l’échec des discussions avec Airbus, le groupe d’informatique a décidé de décaler, une nouvelle fois, l’annonce de ses comptes « dans un futur proche, afin de lui permettre d’évaluer ses options stratégiques ».
Il précise que « ces alternatives stratégiques prendront en compte les impératifs de souveraineté de l’Etat français ». Outre la fabrication des supercalculateurs, utilisés notamment pour la dissuasion nucléaire, Atos assure plusieurs contrats sensibles pour les armées ou EDF.
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