Mercedes a entamé un processus de transformation de ses usines européennes. Elles vont être amenées à produire les moteurs et les batteries de futures voitures de la marque.
Mercedes a dévoilé un nouveau pan de sa stratégie électrique. Celle-ci consiste essentiellement à garder la main sur l’ensemble de la chaine de production, de la fabrication, des batteries, à l’élaboration des moteurs et jusqu’à l’assemblage des véhicules. Ce dernier aspect avait déjà fait l’objet d’un changement de stratégie l’été dernier, Mercedes ayant réorganisé le travail dans ses usines en fonction des différentes plateformes sur lesquels le groupe travaille. Désormais, il s’agit d’aller plus loin, de ramener en Europe une partie de la production et d’être moins dépendant du marché chinois pour ce qui est des composants et des batteries.
Ce virage industriel s’inscrit pleinement dans la transition énergétique que compte opérer la marque à l’étoile d’ici à la fin de la décennie. En effet, Mercedes s’est fixé 2030 pour passer l’intégralité de son catalogue en électrique. En conséquence, la demande en batteries et en moteurs électriques devrait croitre dans les prochaines années, ce qui oblige le constructeur à faire des choix de production dès aujourd’hui. Actuellement, la marque allemande compte quatorze sites de production de moteurs et de composants dans le monde. La nouvelle phase de son plan consiste à transformer plus particulièrement ses usines européennes pour les préparer aux exigences des futures plateformes électriques. Ainsi, le groupe allemand a investi cinq milliards d’euros dans le processus de transition de ces usines sur le Vieux Continent.
Un effort conséquent pour rapatrier la force de production
En conséquence, les usines de Kamenz et de Brühl en Allemagne, vont se spécialiser dans la production de batteries pour les véhicules électriques. Mercedes gardera tout de même un pied en Chine avec une usine spécialisée à Pékin. Ces trois sites s’occuperont plus particulièrement des batteries de la plateforme MMA (modèles en A ou en B) qui correspondent à « l’entrée de gamme » du constructeur, ainsi que des batteries de la plateforme MB.EA (qui correspond aux modèles en C ou en E), le milieu de gamme. En plus de ces trois sites, Mercedes réfléchit aussi à faire évoluer son usine de Kölleda, toujours dans l’optique de fournir davantage de batteries. Pour ce site qui fabrique des moteurs à combustion, la décision dépendrait du montant de la subvention qui sera accordée par la région de Thuringe. Les sites de Hambourg et de Metingen (Bade-Wurtemberg) vont eux poursuivre l’assemblage déjà en cours d’essieux et de composants électriques.
Quant aux moteurs, ils seront essentiellement assemblés dans les usines en Allemagne et en Roumanie, mais également sur le site de Pékin, et ce, dès 2024. Le site de Berlin aura lui la particularité de concentrer ses efforts sur les moteurs AMG, la marque sportive de Mercedes, qui bénéficiera d’une plateforme dédiée, l’AMG.EA. « Nos collègues hautement qualifiés et motivés du monde entier se préparent maintenant à la mise à l’échelle rapide des entraînements électriques de manière durable, numérique et flexible », a déclaré Jörg Burzer, membre du directoire de Mercedes-Benz, en charge de la production.
Ce type de réorientations stratégiques pose nécessairement la question des conséquences sociales, et de l’emploi. En effet, l’assemblage d’une voiture électrique nécessite moins de pièces et moins de main d’oeuvre, mais Mercedes semble avoir pris les devants sur cette question en annonçant avoir pris des « mesures visant à accroitre la flexibilité et l’efficacité sur les sites », en accord avec les salariés.
Source :
Le Figaro