Battle League », le plombier se remet au foot après quinze ans d’arrêt de jeu

Battle League », le plombier se remet au foot après quinze ans d’arrêt de jeu


Si le grand public a eu l’occasion de voir Mario manier clubs de golf et autres raquettes de tennis à un rythme soutenu depuis les années 1980, cela faisait quinze ans qu’il n’avait pas chaussé les crampons pour un titre exclusivement consacré au football. Pas inoubliables, Mario Smash Football (GameCube, 2005) et Mario Strikers Charged Football (Wii, 2007) sont quand même parvenus, en leur temps, à bousculer l’univers inoffensif du royaume champignon, davantage habitué aux péripéties cartoonesques bon enfant qu’aux tacles sales, au trash talk et aux célébrations de but ostentatoires.

Fait rare : cette série, bien qu’estampillée Nintendo, est historiquement confiée à des sous-traitants occidentaux. En l’occurrence, aux Canadiens de Next Level Games, également responsables de la sympathique série des Luigi’s Mansion, et officiellement devenue filiale de Nintendo en 2021. Pour toutes ces raisons, l’annonce, en janvier, de ce nouveau Mario Strikers : Battle League pour la Switch a été accueillie avec une vraie curiosité.

Cara-passes et champi-gnons

On ne va pas vous faire l’affront de vous rappeler les règles du football, d’autant qu’elles sont complètement dévoyées dans Mario Strikers : Battle League. Deux équipes de quatre joueurs (ainsi qu’un gardien opéré par la console) s’affrontent sur un petit terrain plus proche du futsal que du vrai football. Tout est bon pour faire trembler les filets, surtout bousculer violemment ses adversaires. Attention, cependant, si celui que vous envoyez bouler ne porte pas le ballon, un objet façon Mario Kart (carapace, champignon, etc.) sera mis à disposition de vos opposants en guise de compensation. Et si, dans les opus précédents, les joueurs prenaient bien soin de marquer le capitaine de l’équipe adverse, seul capable de réaliser une « hyperfrappe » imparable, tout le monde en a désormais le pouvoir, à condition d’avoir récupéré un orbe spécial, qui apparaît de temps à autre sur la pelouse.

Même si une hyperfrappe n’efface pas le gardien, elle laisse généralement les rangs adverses complètement désordonnés.

Le résultat est donc un joyeux bazar qui relève plus de la foire d’empoigne que de la construction de jeu, mais après tout, c’est la raison pour laquelle on joue à un « Mario ». D’autant que les sensations sont au rendez-vous. Elles sont servies par une direction artistique chamarrée qui, dans les moments forts, quand les personnages prennent des poses façon Olive et Tom, les redessine à gros coups de pinceau noir et de couleurs saturées. On notera que ces facéties n’empêchent pas le titre de faire preuve d’une certaine technicité, avec des manipulations au timing exigeant. Néanmoins, Nintendo oblige, il sait également rester accessible.

Trop aVARe en contenu

S’il y a un carton jaune à adresser à ce Mario Strikers, c’est la pauvreté du contenu réservé aux joueurs « solo ». Quelques championnats contre l’ordinateur, une garde-robe d’équipement assez peu engageante à étoffer, dix personnages jouables, des terrains aux différences uniquement cosmétiques… c’est chiche, surtout pour une cartouche proposée à plein tarif, même en comparaison d’autres jeux de sport issus de l’univers Nintendo.

Mario, Luigi, Peach, Harmonie, Toad, Yoshi, Bowser, Donkey Kong, Wario et Waluigi sont les seuls personnages disponibles au lancement. D’autres devraient être ajoutés grâce à des mises à jour.

L’éditeur continue, en réalité, sa vilaine manie de fournir ses produits en kit : comme avec les derniers Mario Tennis et Mario Golf, Nintendo préfère, désormais, livrer des jeux bridés, dont il ne déverrouille tout le contenu qu’au compte-gouttes, afin de retenir artificiellement l’attention des joueurs. Reste le mode en ligne : dans le mode « Club Strikers », on est invité à incarner un seul joueur au sein d’un club. Aux coéquipiers de voter pour le gestionnaire de l’équipe, qui pourra décider de la décoration du stade à la couleur du maillot, en passant par la philosophie de jeu.

On peut faire la fine bouche, mais quelle alternative, quand on veut simplement faire une partie de football avec des amis, en se prenant moins au sérieux qu’avec FIFA ? A vrai dire, on n’en voit qu’une : Rocket League, jeu de foot en voiture gratuit, qui reste sept ans après sa sortie la référence numéro un du jeu footballistique rigolo. Pour réussir à en détourner les adeptes, cette mouture de Mario Foot aurait, sans doute, dû se focaliser sur le contenu local, plutôt que sur le jeu en ligne. Peut-être y parviendra-t-il, d’ici un an, si les futures mises à jour enrichissent suffisamment la formule ; d’ici là, la balle est dans le camp de Nintendo.

​​L’avis de Pixels :

On a aimé :

  • l’univers de Mario qui se lâche ;
  • les coups spéciaux fluo de poseurs ;
  • le sentiment de progression, malgré le chaos.

On a moins aimé :

  • le manque de personnages et de personnalisation dès le lancement ;
  • l’absence de mini-jeux, de modes alternatifs, de statistiques… D’un peu tout en fait ;
  • Le fait qu’on ne puisse pas zapper, au bout d’un moment, les coups spéciaux fluo de poseurs.

C’est plutôt pour vous, si :

  • vous aimez un peu le foot… ;
  • … mais pas trop quand même (sinon vous joueriez à FIFA).

Ce n’est plutôt pas pour vous, si :

  • vous n’aimez pas du tout le foot ;
  • vous aimez vraiment beaucoup le foot (sinon vous joueriez au foot).

La note de Pixels :

L’important, c’est les 3 points (sur 5).



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.