« Bruno Lemaire est nommé ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique » du gouvernement d’Elisabeth Borne. L’annonce effectuée par le Secrétaire Général de l’Elysée, il y a moins d’une heure, a été rapidement relayé par l’intéressé sur Twitter.
Merci à @EmmanuelMacron et à @Elisabeth_Borne pour leur confiance renouvelée. C’est avec enthousiasme et engagement que je poursuis mon travail au service des Françaises et des Français.
Mes priorités : emploi, souveraineté industrielle et lutte contre l’inflation.
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) May 20, 2022
Un relais qui fait totalement abstraction du portefeuille du numérique. De quoi présager le pire pour les acteurs de la filière ?
La fin d’une parenthèse de 16 années
L’absence d’un secrétariat d’Etat dédié au Numérique dans le gouvernement Borne clôt une parenthèse de 16 années où le sujet aura été porté de manière spécifique, toujours néanmoins sous la houlette du ministère de l’Economie. Les derniers gouvernements comportaient un poste de secrétaire d’Etat chargé du Numérique (2019), endossé par Cédric O. Ce dernier poursuivra sa mission dans le gouvernement Castex avec la casquette de secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques (2020). Précédemment, Mounir Mahjoubi avait été lui nommé secrétaire d’Etat chargé du Numérique (2017), même titre attribué en 2014 à Axelle Lemaire et à Fleur Pellerin en 2012.
Il faut en fait remonter à la présidence de Jacques Chirac pour trouver trace d’un gouvernement (2004-2008) qui faisait l’impasse sur un ministère délégué ou un secrétariat d’Etat au Numérique.
Pourtant, le 5 mai dernier, une tribune signée par de nombreux acteurs de la filière exigeait « un ministère du Numérique de plein exercice ».
« Ce ministère doit être doté des moyens humains, financiers et institutionnels qui lui permettront d’aborder de façon cohérente les facettes multiples du numérique, qui puisse faire rayonner tout notre savoir-faire, protéger nos intérêts, et faire du numérique une chance indiscutable pour toutes les composantes de notre nation », expliquaient les signataires.
Seule la notion de « souveraineté numérique » aura donc retenu l’attention du nouveau gouvernement. Ce qui ne semble toutefois pas froisser certains signataires de la tribune. Quentin Adam, le CEO de Clever Cloud a ainsi déclaré à ZDNet : « sans aller jusqu’à me féliciter de la situation (j’aurais évidemment préféré une autre issue) on peut y voir un progrès dans l’appellation du ministère de ce gouvernement resserré ».
Bravo @BrunoLeMaire pour sa reconduite à l’Economie, et pour l’ajout judicieux de la souveraineté numérique dans l’intitulé du ministère. @CleverCloud se reconnaît dans cette ambition et y aidera !
— Quentin ‘🐧’ ADAM (@waxzce) May 20, 2022
« A défaut d’un ministère entier, on peut imaginer une dose de numérique plus importante dans plusieurs ministères distincts (Economie, Industrie, Santé…) », indique lui aussi ce soir sur Twitter Guillaume Rozier, le fameux créateur du service en ligne Covid Tracker. « Notons l’ajout de la « souveraineté numérique » dans le portefeuille de Bruno Le Maire. C’est une excellente nouvelle, car un des prochains défis du numérique en France. »
D’autres sont plus grinçants :
Ne cherchez pas de ministre en charge du numérique dans le gouvernement #Borne. Il n’y en a pas (sauf si on compte la « souveraineté numérique » dont a la charge Bruno le Maire comme couvant le sujet) #remaniement
— philippe bailly 🇺🇦🍀 (@pbailly) May 20, 2022
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