ça pourrait durer encore un peu

ça pourrait durer encore un peu


Prévu au départ pour soutenir le quatrième opérateur mobile débarquant sur le marché français, en attendant qu’il puisse bâtir son propre réseau, l’accord d’itinérance 2G et 3G signé entre Orange et Free Mobile ne devait durer que quelques années.

Initié en 2012 avec l’ouverture des offres de Free Mobile, il était prévu qu’il s’interrompe en 2018 et que le nouvel opérateur de téléphonie mobile vole ensuite de ses propres ailes avec l’ébauche de son réseau.

Entre-temps, des demandes de prolongation ont permis d’étendre la durée du contrat d’itinérance pour quelques années supplémentaires, permettant à Free de lisser ses investissements d’infrastructure en s’appuyant sur la couverture mobile de son partenaire.

La programmation remaniée prévoyait une extinction de l’itinérance d’abord en 2020 puis pour la fin de l’année 2022, moyennant une réduction progressive des débits en 3G accessibles aux abonnés Free Mobile, jusqu’à un débit de 384 Kbps. Un peu juste pour de l’Internet mobile.

De l’itinérance longue durée

Ces décalage de l’extinction n’ont pu que déplaire aux autres opérateurs SFR et Bouygues Telecom qui en contestent le principe même, considéré comme perturbateur du jeu de la concurrence.

Ils ont multiplié les recours mais sans jamais obtenir gain de cause, tandis que l’Arcep, régulateur des télécommunications, a validé les modifications du contrat initial.

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L’Autorité de régulation annonce avoir reçu le 27 juillet dernier un « nouvel avenant pour une prolongation du contrat d’itinérance de trois ans, jusqu’au 31 décembre 2025« . Le document prévoit que les modalités techniques resteront inchangées, notamment sur le débit maximal de 384 Kbps pour les clients Free Mobile.

Ensuite, l’infrastructure entre les coeurs de réseau de Free Mobile et d’Orange ne sera pas modifiée et ne verra donc pas « d’augmentation de la capacité des liens d’interconnexion » entre les deux.

Enfin, l’avenant prévoit des « modalités financières » avec un « mécanisme financier poursuivant notamment l’objectif d’inciter à la réduction du nombre de clients de Free Mobile utilisant le réseau 2G / 3G d’Orange« …qui était donc déjà à l’oeuvre précédemment.

Un soutien au nouvel entrant…sur 13 ans

L’idée proposée par les deux opérateurs est finalement astucieuse : puisque Orange doit de toute façon mettre fin à son réseau 2G en 2025, autant l’utiliser jusqu’au bout.

L’Arcep indique examiner l’avenant et le confronter aux « objectifs de régulation » et aux lignes directrices formulées en 2016 à propos de l’extinction. Elle en informe en outre les autres opérateurs mobiles en vue de recueillir leurs commentaires.

En ne changeant pas les points principaux du contrat, les opérateurs Orange et Free Mobile peuvent faire valoir qu’il ne s’agisse que d’une simple extension dans le temps qui ne changera pas le jeu de la concurrence, le trafic de Free Mobile passant par les antennes du réseau mobile Orange étant désormais très faible.

On peut penser que Bouygues Telecom et SFR ne seront pas tendres envers cette nouvelle extension d’une itinérance qui n’était prévue initialement que sur six ans. Le reproche est toujours le même : avoir permis à Free Mobile de casser les prix des forfaits (et généraliser les abonnements sans engagement), transformant le paysage de la téléphonie mobile avant même de financer d’abord sa propre couverture réseau.



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