Capucine Anav, Illan Castronovo… plusieurs influenceurs recadrés publiquement pour leurs pratiques commerciales trompeuses

« Les influenceurs sont évocateurs de “success stories” accessibles »


Alors que le Parlement adoptait définitivement jeudi 1er juin la loi encadrant le métier et les pratiques des influenceurs, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a formulé des injonctions administratives et épinglé publiquement plusieurs personnalités des réseaux sociaux pour leurs pratiques frauduleuses.

D’abord, Illan Castronovo et Simon Castaldi ont été contraints d’afficher depuis mercredi sur les réseaux sociaux un message rédigé par la répression des fraudes. Vendredi 2 juin, la DGCCRF a également publié sur son site et sur son compte Twitter des injonctions à l’encontre de Capucine Anav, Anthony Matéo, Léa Monchicourt et son époux Gaetan Debled.

Il est reproché à Simon Castaldi, Léa Monchicourt et Gaetan Debled de « n’avoir pas révélé l’intention commerciale de plusieurs de [leurs] publications vidéo sur les réseaux sociaux [Instagram] alors qu’il s’agissait de partenariats rémunérés », indiquent les publications de l’administration.

Quant à Capucine Anav et sa SARL Oroa Production, elles sont sommées « de cesser [leurs] pratiques commerciales trompeuses » sur le compte Snapchat de l’influenceuse. Outre le manque de transparence concernant le caractère publicitaire de l’activité de Mme Anav, la DGCCRF a notamment pu constater que celle-ci « allégu[ait], sur une composition de produits, des qualités naturelles et biologiques ou de leur bienfait sur la circulation ou la santé alors que ces informations sont fausses ou non justifiées ». Vendredi 2 juin, celle-ci s’est vue aussi contrainte d’afficher un message sur son compte Instagram.

Une promesse du ministre de l’économie

La DGCCRF ordonne aussi à Anthony Matéo, suivi par plus d’un million de personnes sur Instagram, de « cesser ses pratiques commerciales trompeuses sur son compte Instagram anthonymateo_off  et sur son compte Snapchat anthonymat_off », précisant que celui-ci « donne l’impression qu’un service est licite alors qu’il ne l’est pas. En l’espèce, présenter des prestations d’injections d’acide hyaluronique réalisées par une esthéticienne ne disposant pas de la qualité de médecin requise pour effectuer de tels actes médicaux ».

Illan Castronovo a quant à lui dû partager avec ses 2,2 millions d’abonnés sur Instagram un message signalant que sur son compte « et sur ses chaînes Telegram, celui-ci affirme d’un service de conseil en paris sportifs qu’il augmente les chances de gagner aux jeux d’argent et de hasard ». Illan Castronovo est également accusé de donner « l’impression qu’un service de reversement en argent d’une partie du solde du compte personnel de formation en contrepartie d’une simple inscription à une formation est licite, alors qu’il ne l’est pas ». La DGCCRF précise qu’il s’agit de « pratiques commerciales trompeuses au sens du code de la consommation ».

« Je reconnais et j’assume mes erreurs », a réagi Illan Castronovo dans une « story », une vidéo éphémère publiée sur Instagram. Mais « je ne fais pas partie des “influvoleurs”, je n’ai pas pris d’amende et (…) ça fait un peu plus de deux ans que je ne fais quasiment plus de placements de produits », continue-t-il.

Les injonctions de mise en conformité ou de cessation de pratique sont courantes et interviennent en complément de sanctions administratives ou pénales, rappelle la DGCCRF sur son site. Toutefois, le décret du 30 décembre 2022 pris en application de la loi du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat est venu renforcer les pouvoirs de la répression des fraudes en matière de « name and shame » (« nommer et faire honte »), une pratique qui consiste à rendre publique l’identité des fraudeurs.

En plus de ses qualités d’information, l’administration loue l’aspect dissuasif « très efficace » de cette pratique. Au total, près de 230 sanctions ont été assorties d’une communication en 2022. En matière d’influenceurs, en revanche, cet usage est récent. « On donnera les noms des influenceurs qui n’ont pas respecté les règles », avait promis le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, au début de mai à l’antenne de Franceinfo.

Le Monde avec AFP





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