Dès le 9 octobre 2025, une vérification obligatoire arrive pour vous protéger des arnaques. Voici ce qui change.
Qui n’a jamais ressenti une petite sueur froide au moment de valider un virement important ? La crainte de se tromper d’un chiffre dans l’IBAN ou, pire, d’être victime d’une arnaque. Rassurez-vous, cette époque est bientôt révolue. À partir du 9 octobre 2025, une nouvelle étape de vérification devient obligatoire pour toutes les banques de la zone euro. Un véritable bouclier pour sécuriser nos transactions.
Le « Verification of Payee » : qu’est-ce que c’est ?
Derrière ce nom un peu technique se cache un système simple et redoutablement efficace : la vérification du bénéficiaire. Son objectif est de lutter contre la fraude par substitution d’IBAN. Une arnaque qui pèse lourd : 183 millions d’euros dérobés en 2024 en France, soit 15 % de toute la fraude aux moyens de paiement. Les méthodes des fraudeurs sont connues : détournement de factures en y modifiant l’IBAN, piratage de bases de données clients…
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Imposé par le règlement européen, ce dispositif entièrement gratuit va donc s’assurer que le nom du bénéficiaire que vous entrez correspond bien à l’IBAN de son compte.
Comment ça fonctionne ?
Dès que vous initierez un virement, qu’il soit classique ou instantané, le système s’activera en coulisses. votre banque interrogera en temps réel celle de votre destinataire pour vérifier que le nom et l’IBAN sont bien associés.
Vous serez informé du résultat et garderez la main afin de confirmer, corriger, ou annuler l’opération en toute connaissance de cause.
Les quatre scénarios possibles lors d’un virement
Votre banque vous présentera l’un des quatre résultats suivants :
- Concordance exacte : le nom et l’IBAN correspondent parfaitement. Vous pouvez valider votre virement en toute sérénité.
- Concordance partielle : le nom que vous avez saisi est proche, mais pas identique, à celui du titulaire du compte. La banque vous affichera le nom correct associé à l’IBAN. À vous de décider si vous poursuivez ou non.
- Non-concordance : le nom et l’IBAN ne correspondent pas du tout. Un message d’alerte clair vous informera du risque avant toute exécution.
- Vérification impossible : dans certains cas (problème technique, banque du bénéficiaire non encore compatible…), le contrôle ne pourra pas aboutir. Vous en serez informé et aurez le choix : annuler ou forcer l’envoi du virement à vos risques et périls.
Une sécurité renforcée, mais la vigilance reste cruciale
Ce nouveau système est une avancée majeure, car il vous protège dans une zone grise juridique. Comme le rappellent les experts de la Banque de France dans Le Monde, jusqu’à présent, la jurisprudence considérait souvent que si vous validiez un virement vers un mauvais bénéficiaire, le remboursement n’était pas garanti. En clair, l’erreur vous incombait. Confirmer un virement malgré une alerte se fera donc à vos risques et périls.
Il faut cependant connaître les limites de ce bouclier qui ne concernera, dans un premier temps, que les virements au sein de la zone euro (exit donc le Royaume-Uni ou la Suisse). De plus, il n’empêchera pas les fraudes utilisant des identités complètes volées ou des comptes bancaires piratés. Enfin, il ne supprimera pas le délai de temporisation que beaucoup de banques imposent entre l’ajout d’un nouveau bénéficiaire et la possibilité de lui virer de l’argent, une sécurité jugée encore efficace.
Le bon réflexe à adopter : faites le ménage dans vos bénéficiaires
Cette nouvelle règle est l’occasion parfaite de mettre de l’ordre dans votre application bancaire. Prenez le temps de vérifier votre liste de bénéficiaires enregistrés et faites bien la distinction entre le nom légal et le libellé personnalisé.
Le champ « Nom du bénéficiaire » doit contenir son nom complet et exact. Pour vous y retrouver facilement, utilisez le champ « Libellé personnalisé » (ou « Alias », « Surnom »…) pour y inscrire « Maman », « Proprio » ou « Électricien ». C’est le seul moyen d’éviter de recevoir des messages d’alerte à chaque opération.
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