ChatGPT attire les investisseurs, inquiète Google et tente de rassurer les professeurs

« L’intégration de modèles linguistiques avancés n’entravera pas la compréhension des sciences humaines et sociales »


L’entreprise OpenAI a lancé, le 1er février, une version payante de son robot conversationnel ChatGPT. Baptisé ChatGPT Plus, le service est pour l’heure réservé aux Etats-Unis et accessible sur liste d’attente. Pour 20 dollars mensuels (environ 18 euros), il donne accès à une version accélérée du robot, répondant plus rapidement aux questions. Elle est également accessible à tout moment, quand sa contrepartie gratuite est souvent saturée par des millions de connexions, au point d’être parfois bloquée.

Deux mois après sa sortie, ChatGPT suscite l’intérêt des mondes des médias et de la technologie : Buzzfeed compte ainsi travailler avec OpenAI et, surtout, Microsoft, l’un de ses actionnaires historiques, a apporté un nouveau financement de 10 milliards de dollars.

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Le développeur de Windows a intégré depuis 2021 deux outils d’OpenAI dans son catalogue de logiciels : une aide à l’écriture de code informatique basée sur GPT-3, et, au sein de son logiciel Microsoft Designer (actuellement accessible sur liste d’attente), un générateur d’images basé sur Dall-E. Selon le site The Information et l’agence de presse Bloomberg, Microsoft travaillerait désormais à l’intégration de ChatGPT à son moteur de recherche Bing, afin d’améliorer ses réponses en langage naturel. Comme le souligne lui-même le patron d’OpenAI Sam Altman, ce robot conversationnel est pourtant loin d’être fiable : en décembre, il expliquait que « ce serait une erreur de l’utiliser pour quoi que ce soit d’important ».

« Alerte rouge » chez Google

Selon une étude de la banque UBS, ChatGPT aurait été utilisé par cent millions de personnes durant le mois de janvier, ce qui en ferait le service « à la croissance la plus fulgurante de l’histoire d’Internet ». Sundar Pitchai, patron de Google, l’a lui-même reconnu lors d’une réunion avec ses employés deux semaines après le lancement de ChatGPT : 2023 pourrait être un « point d’inflexion » pour l’usage des intelligences artificielles (IA) textuelles destinées à la recherche Internet.

Interpellé à cette occasion par des employés qui s’interrogeaient sur « l’opportunité manquée » de lancer un concurrent à ChatGPT aux couleurs de Google, Sundar Pitchai s’est défendu en rappelant qu’un robot conversationnel représentait un risque réputationnel important pour une grande entreprise, soulignant que Google devait être manœuvré de façon plus prudente qu’une start-up comme OpenAI.

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Dans une enquête parue le 31 janvier, la chaîne de télévision CNBC révèle toutefois que l’entreprise américaine teste actuellement un robot conversationnel similaire à ChatGPT baptisé « apprentice bard », ou « apprenti barde ».

Selon CNBC, Google teste les performances de cet outil face à ChatGPT et étudie, sur la page d’accueil de son moteur de recherche, le meilleur endroit où intégrer une zone dans laquelle adresser par écrit ses questions au robot. Selon le New York Times, l’apparition de ChatGPT a poussé l’encadrement de Google à émettre une « alerte rouge » symbolisant un danger imminent pour son modèle économique.

Détecter les devoirs générés par IA

En l’attente d’un possible robot conversationnel siglé Google, OpenAI continue de travailler à rendre le sien plus consensuel. Ce qui passe notamment par la publication d’un outil de détection des textes créés par IA, afin d’éteindre le plus gros incendie que ChatGPT a allumé jusqu’à présent : l’apparition de devoirs générés par IA dans les classes et universités, suscitant une levée de boucliers dans le corps enseignant, jusque dans les amphis de Sciences Po, qui interdit son usage sous peine d’exclusion.

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L’outil de détection d’OpenAI, après avoir été nourri par un texte, note la probabilité qu’il soit généré par IA sur une échelle de 1 à 5. L’entreprise prévient toutefois que ses capacités de détection ne sont pas parfaites : certains textes ne sont pas identifiés, et d’autres sont signalés à tort. En outre, cet outil, conçu pour l’instant pour identifier les textes rédigés en langue anglaise, fonctionne mieux sur ceux comptant plus de 1 000 mots.





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