Chez les jeunes, la fonction Airdrop des iPhone utilisée pour cyberharceler

Chez les jeunes, la fonction Airdrop des iPhone utilisée pour cyberharceler


Cet été, un pilote de la Southwest Airlines menaçait de ne pas amener l’appareil à bon port : en cause, l’envoi par un passager à tous les autres d’une dick pic, ou photo de pénis. Soit l’utilisation malveillante de la fonction Airdrop, permettant, sur les objets Apple, l’envoi anonyme de fichiers à tous les appareils connectés à proximité.

Des avions aux salles de classe, il n’y a qu’un pas. Dans un lycée de Saint-Omer (Hauts-de-France), la fonction Airdrop a été utilisée à des fins de revenge porn (« pornographie par vengeance ») dans la cour de récréation, selon une ancienne élève, Héléna (le prénom a été modifié à sa demande), 20 ans.

« Au début, les gens “airdroppaient” des memes. Puis, des élèves se sont amusés à envoyer des photos de filles du lycée dénudées à une cinquantaine de personnes, dont moi. Beaucoup n’étaient pas majeures, c’est ça qui m’a choquée. »

Si certains élèves ont d’eux-mêmes désactivé cette fonctionnalité, que le lycée a ensuite interdite, aucun auteur présumé n’aurait été inquiété. La pratique ne s’est pas arrêtée aux portes du lycée : cette année, l’étudiante en L3 à l’université de Lille raconte qu’une dick pic a aussi été envoyée en amphithéâtre. « Un ami m’a dit que ça l’avait choqué. On est en plein cours, surtout à l’université, les gens devraient être plus matures. » L’université, qui dispose d’une procédure pour recueillir des témoignages en cas de harcèlement, dit n’avoir pas été informée des faits.

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La sociabilité numérique, chez les jeunes, passe à la fois par des applications pour smartphones (WhatsApp, Snapchat, TikTok, etc.) mais aussi par certaines fonctionnalités, comme Airdrop – présente uniquement sur les iPhone. Egalement utilisée dans les entreprises pour faciliter l’envoi de fichiers entre collègues, celle-ci agit dans un rayon de neuf mètres auprès de tout appareil Apple ayant activé une connexion par Bluetooth et Wi-Fi. Dans les lieux publics, transports en commun, lycées ou universités, cet outil peut servir à l’amusement comme à la drague numérique ou au harcèlement, lorsque l’envoi n’est pas consenti ou qu’il est le fait d’inconnus : les usagers victimes peuvent ainsi recevoir un lien vers un profil Snapchat ou encore une photo à caractère sexuel. Cette pratique s’appelle le « cyberflashing ».

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De possibles troubles psychotraumatiques

Selon un rapport du Pew Research Center datant de 2017, aux Etats-Unis, plus de la moitié des femmes âgées de 18 ans à 29 ans ont déclaré avoir reçu des images obscènes non sollicitées.

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