comment 15 années d’obscurité les ont décimés

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La rapide extinction des dinosaures, après un règne sans partage de centaines de millions d’années, intrigue depuis longtemps les scientifiques qui en cherchent les causes.

Entre une lente agonie provoquée par un épisode de volcanisme intense (comme en témoigne la région indienne des trapps du Deccan) et la fin brutale associée à la chute d’un astéroïde géant il y a 66 millions d’années, la réalité doit se trouver quelque part entre les deux.

La chute de l’astéroïde du côté de Chicxulub (Yucatan) a vraisemblablement précipité un déclin déjà bien entamé des dinosaures non aviens. Une nouvelle étude parue dans Nature Geoscience a tenté de caractériser la nature des aérosols diffusés dans l’atmosphère par ces différents événements pour déterminer celui qui a pu avoir le plus d’effet dans la disparition des géants de cette époque lointaine.

Quel effet du nuage de particules soulevé après l’impact ?

L’impact à Chicxulub, avec son cratère de 180 kilomètres de diamètre, a projeté d’immenses quantités de poussière et libéré du soufre qui aurait généré d’immenses incendies de forêts tandis que le ciel s’obscurcissait, masquant les rayons du soleil et déclenchant un hiver meurtrier pour une grande partie de la vie terrestre.


L’étude, menée par l’Université de Bruxelles et l’Observatoire Royal de Belgique, révèle que la taille des particules projetées dans l’atmosphère était parfaite pour rester en suspension durant un temps long pour produire cet hiver très long.

En étant capables de rester en suspension dans l’air durant une quinzaine d’années, elles ont largement contribué à maintenir un barrage aux rayons solaires, faisant chuter les températures de 15 degrés à la surface du globe.

En bloquant totalement le rayonnement solaire sur une période estimée de deux ans, les plantes et algues n’ont plus été capables de réaliser leur photosynthèse. La végétation raréfiée a été néfaste aux herbivores et en retour aux carnivores, dans une cascade mortelle entraînant une extinction massive des espèces.

La poussière de silicate en suspension, une conséquence mortelle

Selon les données recueillies, il aurait fallu environ 20 ans pour assurer la dispersion du nuage de poussière et revenir aux températures moyennes précédant l’impact. Ce changement brutal sur quelques années a vraisemblablement donné le coup de grâce à des dinosaures déjà affaiblis par les immenses quantités de gaz relâchées par le volcanisme très actif de l’époque…et permis à d’autres espèces de prendre l’ascendant, dont ce qui deviendra l’espèce humaine.

L’étude est intéressante pour ce qu’elle nous apprend du passé de la Terre mais aussi pour donner des indications sur ce qui pourrait se passer si l’événement de la chute d’une météorite se reproduisait à notre époque : hiver nucléaire, nuit permanente, incendies géants, tsunamis, chute des températures, destruction rapide des ressources alimentaires…

Les recherches se multiplient donc autour des thèmes de la déviation ou de la destruction d’astéroïdes pouvant représenter une menace de collision avec la Terre. La mission DART de tentative de déviation de la trajectoire d’un astéroïde en est un bon exemple.



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