Comment l’Intérieur se réorganise pour mieux lutter contre la cybercriminalité

Comment l’Intérieur se réorganise pour mieux lutter contre la cybercriminalité



Le ministère de l’Intérieur vient de finaliser sa réorganisation interne dans la lutte contre la cybercriminalité, avec plusieurs textes qui viennent d’être publiés au Journal officiel ces derniers jours. Avec cette réforme, la Place Beauvau se dote d’un service à compétence nationale et donne un coup de lifting aux services spécialisés dans la police et la gendarmerie.


Soit l’aboutissement d’un vieux chantier interne, qui remonte au livre blanc de la sécurité intérieure… publié en novembre 2020. Ce texte préconisait déjà la création d’un service cyber à compétence nationale, rattaché à la gendarmerie. Trois ans plus tard, c’est donc chose faite avec ce décret portant création du commandement du ministère de l’intérieur dans le cyberespace.

Coordination 

Concrètement, ce nouveau service, baptisé Comcyber-MI, remplace l’ancien Comcybergend des gendarmes, lancé en 2021. La structure doit permettre de mieux coordonner les moyens du ministère de l’Intérieur. Elle “sera en charge de la stratégie ministérielle, de l’analyse de la menace, des actions de formation et de sensibilisation et du soutien opérationnel par l’appui de personnels disposant d’une haute technicité et d’une compétence judiciaire”, précisait un rapport parlementaire.


Le Comcyber-MI devra également produire chaque année un rapport sur la menace cyber. Un genre de document qui avait commencé à être publié à la fin des années 2010 par une délégation de la Place Beauvau, avec une dernière édition en 2019.


Conséquence de la création de ce service de coordination à l’échelon ministériel: la police et la gendarmerie ont également revu leur organisation. Côté police, un office anti-cybercriminalité vient ainsi d’être créé. Il va fusionner la sous-direction de lutte contre la cybersécurité et l’ancien office central cyber au sigle interminable, l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC).

Haut niveau 

Cette structure, commune avec les gendarmes, les douaniers et le renseignement intérieur, est une réponse “au développement de la cybercriminalité de haut niveau”, signale le décret de création.

Elle doit être “la véritable pierre angulaire du dispositif national de lutte contre la cybercriminalité” en permettant “une simplification, une meilleure lisibilité et une efficience globale accrue dans son rôle d’animation et de coordination opérationnelles au plan national et international”, a signalé sur Linkedin Nicolas Guidoux, l’actuel sous-directeur de la lutte contre la cybercriminalité dans la police.



La gendarmerie vient enfin quant à elle de mettre sur pied une unité nationale cyber, rattachée à sa direction des opérations et de l’emploi. Soit la nouvelle dénomination d’un service bien connu, le Centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N), jusqu’ici rattaché au ComcyberGend. L’unité nationale cyber sera chargée des enquêtes judiciaires, mais aussi de la sensibilisation et de la prévention. Autant de structures qui doivent désormais prouver qu’elles arrivent à travailler ensemble.



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