« Dans le monde du numérique, c’était un peu comme la médaille du travail »

« Dans le monde du numérique, c’était un peu comme la médaille du travail »


Elon Musk avait prévenu : à partir du 20 avril, un compte « certifié » sur Twitter sera désormais payant. Parmi les détenteurs de compte certifié, personne n’a donc été surpris de l’effacement de la petite pastille bleue à côté de son nom. Pourtant, dans les jours qui ont suivi, plusieurs anciens étoilés sont allés commenter, dans un tweet, la disparition de leur distinction.

« Je rêve ou le clown Elon Musk m’a enlevé ma certification dans la nuit ? », s’est demandé le chanteur Eddy de Pretto… sur Twitter, bien sûr. Presque un titre de gloire. Beaucoup ont expliqué que ça ne leur faisait ni chaud ni froid et que ça signait surtout définitivement le naufrage du réseau social depuis son rachat par le milliardaire, en octobre 2022.

Comment allait-on vivre sans ? « Même sans pastille bleue, je continuerai à scintiller ici et dans vos cœurs », rassurait le compte de la tour Eiffel, tandis que Renaud Capuçon postait une photo de son violon enroulé dans un foulard bleu : son badge maison.

Certains ont jugé bon de rappeler, parfois capture d’écran à l’appui, qu’ils avaient eu une pastille bleue apposée à leur nom et que son absence était le gage de leur protestation contre Elon Musk en refusant de payer leur abonnement. Rester sur Twitter sans pastille bleue en dénonçant ceux qui ont souscrit pour en avoir une, une manière de se sentir en résistance sans avoir à quitter le réseau social pour autant.

A quoi on les reconnaît

Ils ont pris le temps de venir dire sur Twitter qu’ils s’en fichaient, mais se souviennent quand même de leur émotion le jour où leur compte a été certifié. Pour ne pas parler de leur défunte certification, ils s’indignent à l’idée que la BBC, l’Unicef ou le pape aient perdu la leur. Ils ont besoin de préciser que ce n’est pas par vanité personnelle que l’initiative de Musk les gêne, mais à cause du futur impact sur l’information.

Ils se sont consolés en se disant que Justin Bieber, Kim Kardashian et Nicolas Sarkozy font aussi partie des victimes de la certif, jusqu’à ce que ces gros comptes finissent par la récupérer. Ils tiennent mentalement la liste de ceux qui ont regagné leur pastille bleue. A chaque fois qu’ils répètent que le badge ne signifie plus rien, ils laissent entendre que jusque-là ils méritaient quand même un peu le leur.

Comment ils parlent

« Pas de pastille bleue est la nouvelle pastille bleue. » « Ça ne voulait rien dire que j’en ai une, mais ça permettait quand même de repérer les gens à suivre. » « Retour à l’anonymat. ». « Tout ça parce que j’ai pas payé. » « Une page se tourne. » « J’ai perdu ma marque bleue et la fusée Space X a explosé. Ça doit être lié. » « J’étais plutôt content de l’avoir : dans le monde du numérique, c’était un peu comme la médaille du travail. » « La nouvelle politique de certification est de moins en moins lisible. » « Ce sont ceux qui en ont une maintenant qui doivent se justifier, ils passent pour des pigeons. » « De toute façon, c’est trop tard, c’est démonétisé. » « Un jour, les archéologues exhumeront les débats sur Twitter et la certification alors que la planète chauffe et que les Pyrénées-Orientales deviennent le désert du Kalahari : curieux de voir quelles hypothèses ils feront sur notre civilisation. »

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