David et Goliath s’attaquent au marché du jeu de cartes à collectionner

David et Goliath s’attaquent au marché du jeu de cartes à collectionner


Au début des années 2000, le marché du jeu de cartes à jouer et à collectionner s’est structuré autour de trois acteurs qui dominent les ventes : Pokémon est le leader, suivi de Magic : l’assemblée, et de Yu-Gi-Oh. Chacun cible, pour résumer grossièrement, une tranche d’âge : les plus jeunes ont Pokémon, les adolescents Yu-Gi-Oh et, enfin, le public plus mature reste fidèle au pionnier, Magic.

Un statu quo auquel Disney entend mettre fin. Première carte abattue par le groupe américain : Lorcana, un jeu édité par Ravensburger, reprenant les personnages ultra populaires de ses dessins animés, de Mickey à Simba en passant par la Reine des neiges.

L’avant-première, au début d’août, chaotique en raison des mouvements de foule, avait donné à la GenCon (un festival de jeux à Indianapolis, aux Etats-Unis) un aperçu de l’engouement du public pour le jeu de Disney. Un raz-de-marée qui s’est confirmé lors de la mise en vente dans les magasins spécialisés, le 18 du même mois. « Tout mon stock est parti en deux jours. Plus aucune boutique n’en a à Paris », témoigne Thomas Müller, gérant d’Uchronies Games dans le 15e arrondissement. « Ravensburger a clairement sous-estimé les impressions », déplore celui qui avait, à dessein, fait coïncider la fin de ses vacances avec le lancement de Lorcana.

Etape suivante : la distribution, depuis vendredi 1er septembre, de Lorcana dans les grandes enseignes (qui ont dû imposer des restrictions aux clients sur le nombre de paquets achetés) et sur les sites de vente en ligne. Tous ceux que Le Monde a consultés (Fnac, Cultura, Amazon, philibertnet.com, starcitygames.com, shopdisney.fr) étaient le jour même en rupture de stock. Spéculation sur le marché secondaire, cambriolage d’un commerce en Floride… Lorcana est déjà confronté aux travers du secteur. Des internautes s’interrogent même sur la circulation présumée de contrefaçons.

En dépit de ce que pourrait laisser croire la pénurie, la stratégie du tandem Ravensburger-Disney a été payante. « Le public est assez similaire à celui de Pokémon, c’est-à-dire plutôt familial », confirme Thomas Müller, qui a organisé dans ses locaux des journées d’initiation aux règles de Lorcana. A la table des jeux de cartes à collectionner, aucun compétiteur n’avait suscité une telle demande dès sa parution.

« C’est loin d’être facile d’implanter une franchise, même connue. Le droit d’entrée est devenu très difficile depuis que Pokémon et Yu-Gi-Oh se sont installés », analyse Gilles Brougère, professeur en sciences de l’éducation à l’université Sorbonne-Paris-Nord. Le jeu de cartes issu du manga One Piece n’attire ainsi que de petites communautés en dehors du Japon, tandis que celui décliné de la saga Harry Potter a été un échec cuisant.

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