Le patron de Tesla et de Space X qui avait proposé de racheter Twitter pour 44 milliards de dollars il y a quelque mois se désengage affirmant que la plate-forme n’a pas respecté ses obligations contractuelles.
Elon Musk avait-il vraiment l’intention de finaliser l’acquisition de Twitter ? La question est en droit de se poser. Le truculent patron de Tesla et de SpaceX, qui avait proposé de racheter la plate-forme pour la modique somme de 44 milliards de dollars, vient d’annoncer qu’il ne souhaitait plus acheter le réseau social et retirait son offre.
Pour justifier ce retournement de veste, les avocats d’Elon Musk ont adressé une lettre au service juridique de Twitter dans laquelle il est reproché au réseau social de ne pas avoir respecté les clauses du contrat.
« M. Musk résilie l’accord de fusion parce que Twitter est en violation substantielle de plusieurs dispositions de cet accord, semble avoir fait des déclarations fausses et trompeuses sur lesquelles M. Musk s’est appuyé lors de la conclusion de l’accord de fusion » peut-on lire dans le courrier publié sur le site de la SEC, le « gendarme » de la Bourse » américaine.
Twitter accusé de minimiser le nombre de faux comptes
Dans le détail, Elon Musk reproche à Twitter d’avoir « omis ou refusé » de lui avoir fourni les données et informations nécessaires lui permettant d’évaluer le nombre de faux comptes et des bots présents sur la plate-forme. Le réseau social, qui n’a pas dévoilé sa méthode de calcul, a estimé que les faux comptes représentaient moins de 5% des utilisateurs actifs quotidiens. Un chiffre peu convaincant et largement sous-estimé pour Elon Musk qui avait finalement obtenu de Twitter l’accès à ces précieuses données. Après un mois d’investigation, les équipes du milliardaire n’avaient pas réussi à vérifier les chiffres avancés par la plate-forme. Une raison visiblement suffisante pour qu’Elon Musk envisage de prendre la « mesure radicale » que l’on connaît aujourd’hui.
Twitter sortira gagnant quoi qu’il en soit
La véritable raison de ce changement soudain d’avis pourrait en réalité être financière. Lorsque Musk a fait son offre de rachat à Twitter à la fin du mois d’avril, le cours de l’action de la plate-forme était à 54,20 $ par action. Un mois plus tard, il chutait sous la barre des 40 $ par action. En reprochant à Twitter de pipeauter sur le nombre de faux comptes et de ne pas lui avoir fourni les données et informations nécessaires pour sa propre analyse, le milliardaire aurait surtout trouvé la parfaite opportunité pour sortir du deal.
Mais Twitter ne l’entend pas de cette oreille. Bret Taylor, le Président du Conseil d’Administration de Twitter a indiqué dans un tweet la féroce intention de la plate-forme de conclure la transaction au prix et aux conditions convenus avec Elon Musk.
The Twitter Board is committed to closing the transaction on the price and terms agreed upon with Mr. Musk and plans to pursue legal action to enforce the merger agreement. We are confident we will prevail in the Delaware Court of Chancery.
— Bret Taylor (@btaylor) July 8, 2022
La plate-forme envisage de porter l’affaire en justice pour forcer Musk à finaliser l’accord. Ce qui n’a pas vraiment l’air d’émouvoir le patron de Tesla qui s’amuse de la situation et n’hésite pas à publier des mèmes le mettant en scène.
— Elon Musk (@elonmusk) July 11, 2022
Quoi qu’il en soit, le réseau social sortira gagnant de cette histoire. Car en cas d’échec de la vente, Elon Musk aura l’obligation de verser la somme d’un milliard de dollars à Twitter. Une moindre mal pour le milliardaire.
Source :
TechCrunch