Elon Musk va-t-il vraiment racheter Twitter ?

Comment Elon Musk pourrait transformer Twitter



Ce vendredi 13 mai, Elon Musk a pris tout le monde de cours en déclarant que « l’acquisition de Twitter était suspendue dans l’attente de détails sur le fait que les spams et les faux comptes représentent effectivement moins de 5% du nombre d’utilisateurs ».

Même en assurant peu après, toujours par le biais d’un tweet, que le rachat était toujours d’actualité, le mal était fait. Il a instillé le doute et l’affaire semble désormais pouvoir capoter. Certains pourront penser que c’est le faux pas d’une personnalité incontrôlable qui a publié trop vite ses interrogations en ligne. Mais de nombreux éléments tendent à s’interroger sur la sincérité et la spontanéité de ce comportement.

Un timing étonnant

Il n’a pas écrit qu’il se posait des questions sur le nombre de faux comptes, mais bien qu’il interrompait le deal. Il était forcément conscient du coup de tonnerre que cela allait provoquer. 

De plus, cela survient au moment où on pensait l’affaire enfin réglée. Le conseil d’administration avait fini par céder à la proposition d’Elon Musk de rafler Twitter pour 44 milliards de dollars. Et l’homme d’affaires paraissait avoir bouclé son plan de financement.

Ensuite, Elon Musk ne pouvait découvrir seulement maintenant ce chiffre de 5 % annoncé début mai par la société lors de la publication de ses résultats financiers trimestriels. Elle avait alors revendiqué 229 millions d’utilisateurs quotidiens monétisables.

Difficile de se désengager

La déclaration faite ce 13 mai est survenue juste avant l’ouverture de Wall Street. Dans la foulée, l’action a plongé logiquement de 25 %pour finir en baisse de 9,7%. Relançant les spéculations sur l’avenir de Twitter, ce retournement va continuer à bouleverser son cours de bourse dans les jours qui viennent, tant que la situation ne sera pas éclaircie.

Comme le rapport le New-York Times, des rumeurs voudraient qu’Elon Musk cherche à se retirer de l’accord parce que les actions de Tesla ont chuté. Or, elles représentent la majeure partie de la fortune personnelle du dirigeant. Toutefois, cette hypothèse est à prendre avec précaution.

Il a signé un engagement et ne pourrait se désister sans y perdre des plumes. Il y aurait d’abord des frais de rupture à hauteur d’un milliard de dollars. Mais, en plus, Twitter pourrait le poursuivre en justice pour le forcer à payer, toujours d’après le New-York Times. À moins qu’il puisse prouver que Twitter a menti délibérément sur le nombre de faux comptes.

Cherche-t-il seulement à mettre un coup de pression ?

Elon Musk pourrait aussi tout simplement avoir cherché à mettre la pression sur le conseil d’administration pour diverses raisons. La première étant une éventuelle renégociation du prix d’achat. Mais là encore, la partie ne serait pas gagnée, car cela devrait passer devant le juge.

La seule chose dont on soit certain, c’est qu’il a l’habitude de manipuler la bourse via ses messages sur Twitter. Il fait grimper ou dévisser Tesla, les cryptomonnaies Bitcoin et Dogecoin suivant ses intérêts. Suivi par plus 93 millions de personnes sur le réseau social, il bénéficie d’une influence considérable. Et il en a parfaitement conscience. 

D’ailleurs, le gendarme des marchés financiers américains, la SEC, enquête justement sur la façon dont il est monté au capital de Twitter. Il aurait déclaré trop tardivement le fait qu’il avait dépassé les 5 % d’actions. Ce qui lui aurait permis d’amasser des titres avant que le cours de la société ne s’envole.

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A-t-il commis une infraction ?

La direction de Twitter n’est pas restée passive depuis l’annonce d’Elon Musk. Ce dernier a révélé lui-même que le service juridique l’avait accusé d’avoir enfreint les termes de l’accord de non-divulgation (NDA). Il lui est en effet reproché d’avoir révélé la taille de l’échantillon utilisée par l’entreprise pour vérifier les faux comptes.

Il avait effectivement annoncé que son équipe allait constituer son propre échantillon aléatoire de 100 comptes, comme le fait déjà Twitter.

Devant toute cette agitation, l’actuel patron de Twitter tente de rester stoïque. « Nous devons être préparés à tous les scénarios », a déclaré Parag Agrawal.

Sources : The New-York Times, Les Echos





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