Europol s’oppose au chiffrement des messageries

Europol s’oppose au chiffrement des messageries


Un « appel à l’industrie et aux gouvernements », pour qu’ils « prennent des mesures urgentes » : dans un appel commun rendu public dimanche 21 avril, signé par les directions de toutes les polices nationales européennes, Europol demande la fin du chiffrement des messageries comme WhatsApp ou Signal.

Depuis une dizaine d’années, la plupart des messageries grand public ont, en effet, commencé à mettre en place des mesures de chiffrement dit « de bout en bout » pour protéger leurs utilisateurs. Cette technologie rend un message illisible, sauf pour son émetteur et son destinataire : ni l’entreprise qui édite la messagerie ni un pirate ou un enquêteur qui l’intercepterait ne peuvent le lire.

« Portes dérobées » ou détection sur les téléphones

Ces mesures, indispensables pour garantir la sécurité d’un message contre les piratages, d’après les éditeurs de ces messageries, sont vivement critiquées par les services de police et certains gouvernements. L’an dernier, Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur français, avait demandé la mise en place de « portes dérobées », c’est-à-dire l’introduction volontaire de vulnérabilités dont la clé ne serait communiquée qu’aux forces de l’ordre.

Cette idée fait l’unanimité contre elle de la part des spécialistes du chiffrement, qui notent que toute vulnérabilité finira nécessairement par être découverte et exploitée par les espions et criminels du monde entier. En février, la Cour de l’Union européenne avait, par ailleurs, estimé qu’imposer un affaiblissement généralisé du chiffrement serait contraire au droit européen.

Dans son texte publié dimanche, Europol est moins précise, évoquant l’idée que « des solutions techniques existent ; elles nécessitent simplement de la flexibilité de la part de l’industrie et des gouvernements ». Une possible allusion au projet, très controversé, de directive européenne CSAM (ou « chat control »), qui souhaite imposer aux constructeurs de téléphones de détecter de façon proactive les images pédopornographiques enregistrées sur les appareils qu’ils construisent. Ce projet de directive, toujours en discussion à Bruxelles, a connu plusieurs revers au Parlement européen.

Le Monde

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