Forfaits mobiles : l’Ademe s’attaque à la surenchère de Go

Forfaits mobiles : l’Ademe s’attaque à la surenchère de Go



L’Ademe fait une proposition originale pour réduire l’empreinte environnementale du numérique. Dans un avis récent, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie propose d’étudier la mise en place d’une tarification progressive sur les forfaits de téléphonie mobile.

Cette mesure viserait à lutter contre la surenchère des forfaits data. Pris dans une énième guerre des prix, les opérateurs mobiles gonflent leurs abonnements en Go pour attirer de nouveaux clients ou fidéliser leurs abonnés existants.

Selon le dernier baromètre du comparateur Zone ADSL&Fibre, le prix des forfaits mobiles a reculé de 24 % en un an. Le coût mensuel moyen d’un forfait de plus de 100 Go, dégringole de 18,20 euros à 13,90 euros, tout en offrant toujours plus de données et, la plupart du temps, le passage gratuit à la 5G.

Que faire de 350 Go  par mois ?

Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free proposent ainsi des forfaits à 100 Go, 200 Go, 300 Go, 350 Go voire la data en mode illimité. Des abonnements XXL qui constituent, aux yeux de l’Ademe, un appel à une consommation excessive des usages en situation de mobilité.

Selon un acteur du marché interrogé par Le Parisien, cette surenchère serait due à l’arrivée de Free sur le marché. Ce dernier « promettant beaucoup de gigas pour un prix dérisoire, les autres n’ont pas eu d’autre choix que de s’aligner. »

En octobre dernier, Free a boosté une nouvelle fois l’enveloppe data de son forfait 5G passant de 300 Go par mois à 350 Go, tout en maintenant son prix inchangé. La concurrence n’est pas restée pas les bras croisés, Red by SFR proposant dans la foulée un forfait similaire.

Que faire de 350 Go par mois ? A l’exception des abonnés qui se servent de la 4G/5G comme point d’accès à leur domicile pour ne pas à avoir payer à côté un abonnement à la fibre ou à l’ADSL, peu de consommateurs utilisent la totalité de cette enveloppe.

L’Arcep, le régulateur du secteur des télécoms, rappelle que la consommation mensuelle moyenne des Français s’établit à 14,3 Go par mois. La tendance est toutefois haussière avec une augmentation de 2 Go environ chaque année depuis 2018. La vidéo en streaming et les jeux vidéo en ligne font notamment exploser le trafic de données sur les réseaux cellulaires.

Un projet de loi ? Xavier Niel dit « Non »

Pour lutter contre cette inflation, l’Ademe préconise de mettre en place « une première tranche gratuite puis une tarification progressive pour la consommation de datas en 4/5G » afin de « réduire la pression sur les réseaux ».

Cette mesure permettrait de sensibiliser les utilisateurs à la sobriété numérique en limitant leur consommation et en les incitant à des écogestes comme basculer, dès que possible, en Wi-Fi nettement moins énergivore que les réseaux mobiles.

Si l’Ademe prend la précaution dans son avis de préciser qu’il faut au préalable étudier la faisabilité d’une telle mesure, l’article du Parisien franchit un pas de plus en évoquant, lui, la possibilité de passer un mode coercitif avec la présentation d’un projet de loi.

L’utilité même de l’Ademe est remise en cause

Alors que l’utilité même de l’Ademe est remise en cause – le président du Sénat Gérard Larcher et la présidente du conseil régional d’Île-de-France Valérie Pécresse proposent purement et simplement de la supprimer pour faire 3,4 milliards d’économies – cet hypothétique projet de loi aurait peu de chances de passer, faute de majorité à l’Assemblée nationale.

En tout cas, Xavier Niel a immédiatement tranché d’un sobre « Non » sur X.

Rappelons enfin, que bien plus que l’utilisation de nos smartphones, et donc leur consommation d’électricité, c’est leur fabrication qui pèse le plus lourd leur bilan carbone à hauteur de 78 %. De l’extraction de terres rares à l’assemblage des composants, la conception de ces terminaux est, de fait, fortement émettrice en CO2.

Visuel généré par IA, Microsoft Bing



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