SFR éparpillé façon puzzle. L’opérateur au carré rouge, que la maison mère Altice France veut céder au plus offrant, serait vendu par petits bouts à ses rivaux, Bouygues Telecom et Free en tête.
Les grandes manœuvres de la vente de SFR auraient débuté, selon des informations de BFMTV. Patrick Drahi, le patron d’Altice, espère en tirer 23 milliards d’euros, dont 15 milliards de dettes. Le dossier SFR, dont la rumeur de cession est dans l’air depuis plusieurs mois, pourrait être bouclé d’ici la fin de l’année, ce qui marquerait un tournant historique : le retour à 3 opérateurs en France — ils sont 4 depuis 2012 et le lancement de Free Mobile.
Une consolidation à trois acteurs
Mais la vente de SFR ne sera pas aussi simple que de signer un gros chèque. Les autorités de la concurrence ne veulent pas d’un acteur archi-dominant, c’est pourquoi les principaux prétendants que sont Bouygues Telecom et Free — et Orange dans une moindre mesure — s’arrachent les actifs. À commencer par les quelque 20 millions d’abonnés mobiles.
Une difficulté complique cependant la donne : SFR partage déjà une partie du réseau avec Bouygues, via la coentreprise Crozon qui gère 15 000 antennes. Free ne veut pas de ces antennes, ce qui pousserait Bouygues à assumer seul les coûts de gestion du réseau (ils sont estimés entre 200 et 300 millions d’euros). Pour compenser, ce dernier cherche donc à récupérer un maximum d’abonnés.
Autre actif intéressant : les 6 millions de clients à l’internet fixe, convoités par Bouygues pour renforcer sa position dans le fixe. Free et Orange sont déjà bien implantés sur ce segment. Mais là aussi, c’est un véritable casse-tête technique qui pourrait se résoudre en divisant les réseaux par zones géographiques, ou en les vendant en bloc à un fonds d’investissement.
Enfin, l’activité pro de SFR intéresse tout particulièrement Free. C’est un marché où l’opérateur de Xavier Niel est peu présent, malgré le lancement de Free Pro en 2021. La branche pro de SFR est rentable, et des fonds pourraient faire monter les enchères. Il faut aussi régler la question délicate des boutiques SFR ; il y en a 300 qui emploient 2 000 personnes, sans oublier les centres d’appel.
Le démantèlement de SFR s’annonce donc complexe, chacun cherchant à en obtenir les meilleurs morceaux tout en satisfaisant le régulateur. Mais si les 3 opérateurs restants profiteront de la situation pour renforcer leurs positions, du côté des consommateurs, la nouvelle risque de susciter la grogne : un opérateur en moins, c’est aussi moins de pression pour baisser les prix.
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Source :
BFMTV