Google et les majors de la musique cherchent un terrain d’entente

Google et les majors de la musique cherchent un terrain d’entente


Signer un pacte avec le diable ? Essayer de sauver les meubles ? Le dilemme des majors de la musique vis-à-vis de l’intelligence artificielle (IA), qui, dans le pire des scénarios, conduira à la pire spoliation financière et intellectuelle de tous leurs artistes, n’est pas tranché.

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L’incertitude juridique reste entière : si une mélodie, une chanson peuvent être protégées par le droit d’auteur, un timbre de voix, en revanche, ne l’est pas. L’utilisation de copies non autorisées de chansons destinées à entraîner les programmes d’IA est illégale, mais reste difficile à prouver.

Dans ce contexte abrasif, le numéro un mondial de l’industrie musicale, Universal Music Group, et le numéro trois, Warner Music, ont choisi d’entamer des discussions avec le géant américain Google pour accorder des licences sur les chansons et les voix générées par des programmes d’IA. Selon le Financial Times du mardi 8 août, ces négociations ont pour but d’établir un partenariat stratégique qui prendrait en compte l’essor de l’IA générative.

Une chanson inédite des Beatles

L’idée est de lutter contre les chansons qui imitent de façon convaincante des artistes établis, mais généralement sans leur consentement ni celui de leurs ayants droit. Comme la voix de Frank Sinatra dans une version hip-hop de Gangsta’s Paradise, celle de Johnny Cash dans Barbie Girl, ou encore les reproductions de voix des rappeurs décédés Tupac et Notorious B.I.G.

En avril, des chansons contrefaisant Drake ainsi que The Weeknd sont devenues virales sur Internet, suscitant l’ire des artistes concernés. Un mois plus tard, le rappeur californien Ice Cube a promis d’attaquer en justice quiconque ferait un morceau avec son nom grâce à une IA. Chacun choisit son camp. Paul McCartney a, de son côté, annoncé en juin qu’une chanson inédite des Beatles qui sortira cette année sera enregistrée en utilisant l’IA pour recréer la voix de John Lennon.

Les discussions entre Universal Music Group et Google n’en sont qu’au début, et, selon le quotidien britannique, l’objectif est de développer un outil qui permettra aux fans de créer légalement des morceaux de musique générés par IA tout en rémunérant les détenteurs de droits d’auteur.

Consentement primordial

Les artistes pourraient choisir d’y participer ou de refuser. Ce consentement sera primordial. En attendant, Universal Music a demandé depuis avril aux plates-formes musicales comme Spotify ou Apple Music d’interdire l’accès à son catalogue aux professionnels qui souhaitent s’en servir pour enrichir des programmes d’IA.

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