Huawei peut-il se passer complètement d’Android dans ses smartphones ?

Huawei peut-il se passer complètement d'Android dans ses smartphones ?


Au sommet de sa gloire et pas loin de devenir le premier fabricant mondial de smartphones, le fabricant chinois Huawei a vu sa course arrêtée en plein vol par les restrictions commerciales du gouvernement américain.

Parmi elles, le blocage de l’accès à la plate-forme mobile Android de Google a posé un problème direct en coupant l’accès aux services mobiles de Google, ou GMS (Gmail, Google Agenda, Google Maps, Google Play…). La firme a dû trouver rapidement un palliatif sous la forme d’un système maison HarmonyOS.

Dans ses premières moutures, le système d’exploitation n’a pas pu se passer totalement de l’OS mobile de Google, au moins sous forme AOSP (Android Open Source Projet).

Tout en développant ses propres services mobiles HMS (Huawei Mobile Services), le système d’exploitation a continué de s’appuyer massivement sur les applications Android accessibles en téléchargement non pas depuis le Google Play Store mais en sideloading.

HarmonyOS Next, sans Android

La vocation finale de HarmonyOS étant de remplacer complètement Android, la prochaine évolution de l’OS mobile, baptisée temporairement HarmonyOS Next, devrait remplacer l’accès aux applications Android par des applications natives HarmonyOS.


HarmonyOS Next, attendue pour l’année prochaine, sera donc la version intégrale de l’OS mobile de Huawei, débarrassée des librairies Android qui restaient pour assurer la transition.

Les conteneurs d’applications APK propres à Android ne seront plus supportés et remplacés par un système HAP (HarmonyOS Ability Package) sous forme d’applications en .app plutôt que .apk.

L’écosystème HarmonyOS se renforce

Mais pour devenir un système d’exploitation à part entière, il faudra disposer d’un catalogue d’applications adapté. La course au développement a commencé et les grands groupes chinois s’organisent pour attirer les meilleurs concepteurs d’applications qui pourront être proposées sur la plate-forme.

C’est donc la course aux développeurs HarmonyOS, que ce soit pour concevoir des applications ou pour optimiser les infrastructures sous-jacentes. Le système de Huawei est déjà présent sur quelque 700 millions d’appareils mobiles et il s’agira donc d’une étape importante pour Huawei qui est en train de renaître de ses cendres et voit ses ventes de smartphones rebondir grâce à la série Mate 60 et son processeur Kirin 9000S gravé en 7 nm.

La mutation de HarmonyOS est suivie de près par d’autres acteurs, tout autant que sa philosophie visant à simplifier les connexions et les usages avec de multiples objets connectés.

Le fabricant Xiaomi, également impliqué dans un écosystème dépassant largement le cadre des smartphones, cherche également à imprimer sa patte dans une surcouche facilitant les interactions avec les innombrables objets connectés sous sa supervision.

Sa surcouche HyperOS n’est encore qu’une surcouche posée sur Android mais elle pourrait gagner en indépendance à l’avenir, surtout si les tensions entre les Etats-Unis et la Chine maintiennent une incertitude quant à l’accès d’Android aux entreprises chinoises.



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