Huawei Watch 3 : le test complet

Huawei Watch 3 : le test complet


En difficulté sur le marché du smartphone, Huawei est loin de se laisser abattre. Pour continuer de marquer les esprits des Français, le constructeur chinois mise sur la diversification. Entre les ordinateurs, les tablettes, les écrans, les accessoires et les objets connectés, Huawei sait qu’il lui reste encore un immense marché à conquérir pour continuer de monter en puissance.

Sur le marché des montres connectées depuis plusieurs années, Huawei se concentrait jusque-là majoritairement sur le milieu de gamme avec ses Watch GT. Quatre ans après sa dernière montre haut de gamme, il signe son grand retour avec la Huawei Watch 3, une montre connectée commercialisée au tarif de 369,99 euros. Nous l’avons portée pendant un mois.

Un design remarquable

Anticipons votre première question : est-ce la montre de Huawei qui est trop grande ou notre poignet qui est trop petit ? La vérité se situe sûrement au milieu. Si le poignet de l’auteur de cet article n’est pas très épais, la Watch 3 ne se destine clairement pas à tous les publics, en particulier féminin. Son diamètre de 46,2 millimètres la rend notamment plus imposante que la plus grande des Apple Watch (38 mm de largeur, 44 millimètres en hauteur). Il est vivement recommandé de l’essayer en magasin avant de passer commande, au risque de ne pas réussir à l’accrocher à son poignet. On regrette que Huawei ne propose pas de version petite du produit mais, dans l’hypothèse où votre gabarit est adapté, vous devriez vous régaler.

En effet, ne soyons pas avares en compliments, la Huawei Watch 3 est dans doute la plus jolie des montres connectées à ce jour. Son cadran rond, quasiment bord à bord, est parfaitement réussi. L’utilisation d’acier inoxydable et de céramique sur le produit, argenté sur les côtés, foncé à l’arrière, est aussi remarquable. Même le bracelet en cuir fourni par Huawei est de bonne qualité (on peut le remplacer par le bracelet de son choix, Huawei n’utilisant pas un système propriétaire). Enfin, on apprécie particulièrement la couronne digitale pour naviguer dans une liste ou zoomer/dézoomer. Certes, Huawei a copié Apple, mais l’idée du Californien est de loin la plus efficace. Difficile de le lui reprocher. On tient là un vrai petit bijou.  

Un écran ultra lumineux

Selon les mesures de notre laboratoire, l’écran circulaire d’1,43 pouce de la Huawei Watch 3 propose une luminosité maximale de 557 cd/m2. Pour une montre connectée, c’est vraiment remarquable. Seule l’Apple Watch Series 6 (610 cd/m2), la reine des montres connectées, fait aussi bien. À l’utilisation, c’est vraiment très pratique, il est quasiment impossible de ne pas réussir à déchiffrer l’heure sur un tel écran et le mode lampe torche éclaire vraiment. Technologie OLED oblige, la montre n’éblouit que très rarement, seul le contenu nécessaire s’affiche. Le reste est éteint.

Autonomie choc et vraie recharge sans-fil

Contrairement aux autres montres Huawei (les Watch GT), la nouvelle Huawei Watch 3 est suffisamment puissante et bien optimisée pour ne pas ramer. Tout s’ouvre rapidement sur cet appareil, ce qui est une bonne nouvelle. Malgré cette puissance, la Watch 3 dispose d’une excellente autonomie. Huawei annonce trois jours sur une seule charge, une revendication plutôt modeste selon nos essais. En réalité, avec une utilisation normale (une séance de marche en extérieur par jour) et le suivi du sommeil activé, nous avons systématiquement réussi à monter à quatre jours. C’est excellent, la plupart des concurrents seraient tombés en panne le jour même. En activant le mode « écran toujours allumé », on passe à deux jours de batterie.

Notons au passage que, si vous le souhaitez, un mode « Ultra » existe dans les réglages. Ce dernier restreint le fonctionnement de la montre à quelques activités essentielles, réduit sa puissance, désactive des capteurs et permet à son autonomie d’atteindre les 14 jours. Nous l’activions généralement autour des 10% d’autonomie restante afin de gagner du temps.

En ce qui concerne la recharge, la Huawei Watch 4 a la particularité d’être compatible avec n’importe quel chargeur Qi. Le dos de votre smartphone ou le chargeur MagSafe d’un iPhone sont parfaitement capables de recharger la montre. Nous avons cependant remarqué que, lorsqu’elle n’est pas accrochée à son chargeur magnétique officielle, la montre chauffe beaucoup pendant la recharge et ne va pas au bout. La recharge Qi est donc une solution de dépannage, pas de tous les jours.

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Plein de capteurs

À l’exception des électrocardiogrammes, la Huawei Watch 3 fait tout ce que ses concurrents savent faire. Elle peut mesurer votre rythme cardiaque en permanence, analyser le taux d’oxygène de votre sang, surveiller votre sommeil, vous dire si vous vous êtes bien lavé les mains, appeler les secours en cas de mauvaise chute et, c’est une nouveauté, mesurer la température de votre peau. Le tout est malheureusement assez limité, la température du poignet est sensiblement plus basse que celle du front. Il est donc difficile d’interpréter ces résultats, même si la montre est censée vous dire quand vous avez de la fièvre. Heureusement pour nous, nous n’avons pas été exposés à ce symptôme pendant nos tests.

Capable de vous accompagner pendant une centaine d’activités sportives, la Huawei Watch 4 intègre une eSIM (sur tous les modèles, ce n’est pas une option payante), ce qui vous permet de lier votre forfait Orange ou SFR à votre montre pour l’utiliser sans téléphone. Elle est étanche 5 ATM, embarque 16 Go de stockage et permet de téléphoner grâce à un microphone et un haut-parleur intégrés.

HarmonyOS séduit… mais pas assez de logiciels

Enfin, attaquons la partie logicielle. La Huawei Watch 3 est le premier produit HarmonyOS commercialisé en France. S’il s’agit surtout d’un « rebranding » (il s’agit d’une évolution de l’ancien système de Huawei, avec la marque Harmony), nous sommes plutôt emballés par la proposition du constructeur chinois. L’interface de la Watch 3 est plaisante (les réglages en haut du cadran, l’activité sportive à droite, l’assistant Celia à gauche et les notifications en bas). En ce qui concerne la présentation des apps, on s’amuse de voir Huawei imiter complètement le nuage applicatif de l’Apple Watch. Le tout a le mérite de bien fonctionner, d’autant plus que la couronne digitale permet de rapidement faire défiler un menu sans cacher l’écran avec ses doigts. 

Cependant, comme avec ses smartphones (mais à un degré moindre), Huawei souffre d’un manque de logiciels. Par exemple, il n’existe aucune application pour répondre ou lire ses SMS sur la montre, il faut se contenter des notifications avec lesquelles on ne peut pas interagir (et qui n’ont souvent pas les bonnes icônes). L’absence d’un vrai logiciel de cartographie est aussi regrettable, même si Petal Maps peut dépanner de temps en temps. En ce qui concerne l’assistant vocal, Google Assistant est remplacé par Celia, l’IA qui répond tout le temps qu’elle n’a « pas compris ce que vous venez de dire ». Il suffit de naviguer sur la version montre de l’AppGallery pour comprendre que Huawei a encore pas mal de travail pour rattraper l’App Store ou le Play Store (il n’y a quasiment aucune application intéressante). Autre exemple un peu bête, le capteur NFC de la montre ne sert à rien. En l’absence de Google Pay, impossible de mettre sa carte de paiement sur la montre. Vivement Huawei Pay !

Cette absence de logiciels handicape-t-il la Huawei Watch 3 ? En toute honnêteté, nous ne pensons pas que l’on achète une montre connectée pour faire tourner des applis tierces. Si certaines absences sont plus embêtantes que d’autres, nous n’en tiendrons pas rigueur à Huawei. Sa proposition est tout à fait honorable.

Une application partenaire assez limitée

Dernier point avant de conclure, parlons de Huawei Santé, l’application à installer sur son smartphone pour faire fonctionner la montre. Pas forcément à facile à configurer la première fois (il faut manuellement lui accorder plein d’autorisations), elle « fait le job » sans toutefois tenter de se surpasser. La plupart des réglages de la Watch 3 ne sont accessibles que depuis la montre tandis que le suivi de la santé n’est pas hyper complet dans l’application. Huawei devrait considérer un redesign qui rendrait son écosystème encore plus complet. La montre permet bien de synchroniser les données de la montre avec Apple Health (si l’on possède un iPhone)… mais pas avec Google Fit. On apprécie aussi la présence d’un bouton virtuel sur la montre pour faire sonner son smartphone si on l’égare. Ce dernier se mettra alors à crier « I am here, I am here, I am here ». Flippant, mais amusant.



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