Il demande un kit de réparation à Apple, il reçoit deux valises d’outils de 35 kilos

Il demande un kit de réparation à Apple, il reçoit deux valises d'outils de 35 kilos


Réparer soi-même son iPhone. C’est le rêve vendu par Apple aux amateurs éclairés avec son programme Self Service Repair lancé aux Etats-Unis pour les iPhone 12 et 13. Sean Hollister, journaliste à The Verge, a sauté sur l’occasion et demandé le fameux kit de réparation pour remplacer la batterie de son iPhone mini. Mais c’est un véritable parcours du combattant qu’il a enduré.

Une caution de 1200 dollars

Si la batterie ne coûte que 69 dollars et la location des outils 49 dollars, il faut s’acquitter d’une caution astronomique de 1200 dollars pour avoir accès au kit, sachant que vous ne devez pas le conserver plus d’une semaine. Il faut aussi entrer le numéro IMEI de son téléphone pour prouver qu’on en est le propriétaire. Et avoir lu le manuel de réparation qui précise qu’il faut garder avec soi un seau plein de sable au cas où la batterie prendrait feu. De quoi hésiter à se lancer.

Du matériel de pro

La livraison du kit à Sean Hollister est arrivée avec deux jours de retard alors que le compte à rebours avait déjà débuté. Cela commençait mal. Mais surtout, il ne ressemblait pas du tout à ce que le journaliste avait imaginé. Il s’attendait à recevoir des tournevis et des pinces dans une petite boîte. Au lieu de cela, ce sont deux caisses Pélican géantes de près de 36 kilos qui ont été livrées devant sa porte.

Sean Hollister a pris son courage à deux mains et a traîné le tout jusqu’à son bureau de San Francisco par le train. Une fois déballé le contenu, il a découvert du matériel de professionnel. De quoi inspirer confiance, puisqu’il allait effectuer une réparation avec des pièces détachées Apple et des outils Apple. 

Des manipulations compliquées

L’ouverture du smartphone est censée pouvoir se faire juste en chauffant le joint autour de l’écran pour le faire fondre. Sauf que cela nécessite de s’y reprendre à plusieurs fois et que le journaliste a vécu de nombreuses sueurs froides, croyant qu’il était en train de détruire son appareil. Des problèmes qui ne sont pas évoqués dans la documentation d’Apple.

Certains outils se sont avérés extrêmement sophistiqués, mais jamais suffisamment pratiques pour des manipulations parfois inutilement compliquées. «Apple a besoin de trois embouts de tournevis différents juste pour retirer l’écran, et aucun des embouts n’est magnétisé pour empêcher les vis de glisser», indique Sean Hollister.

Faire valider les pièces à distance

Même constat ensuite pour insérer une nouvelle batterie. Le journaliste avait à sa disposition une magnifique presse, mais rien pour positionner la batterie correctement. Il n’a pas réussi à refermer de façon parfaite le téléphone. Et surtout, lorsqu’il a tenté d’allumer l’iPhone, il ne s’est rien passé. Il fallait en fait recharger la batterie. Si elle avait été mal connectée, il n’aurait pas pu le savoir. Finalement, il a réussi à ouvrir l’appareil, mais pas à le faire fonctionner, car l’iPhone n’a pas reconnu la nouvelle batterie.

Et il restait encore une ultime étape :  appeler la société de logistique tierce d’Apple afin qu’elle puisse valider la pièce. C’est un processus qui implique de redémarrer son iPhone en mode diagnostic et d’en donner le contrôle à distance. Et remet donc en partie l’intérêt de tout faire soi-même.

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Une mascarade

Pour le journaliste de The Verge, tout cela n’est qu’une mascarade. Apple donne l’impression qu’il soutient le droit à la réparation, mais il rend cela quasiment impossible. Comment imaginer que le géant américain envisage une seule seconde sérieusement d’expédier à travers tout le pays ces malles géantes ? Cela lui coûterait une fortune, pas du tout en rapport avec les 49 dollars de location exigés. Mais il pourra affirmer aux législateurs qu’il a laissé le choix aux gens de réparer eux-mêmes leurs appareils, et qu’ils ont préféré faire appel à ses services, ou à ceux de réparateurs agréés.

Rappelons qu’Apple s’est battu dans une vingtaine d’Etats américains contre le droit à la réparation pour ne pas avoir à commercialiser des pièces de rechange directement auprès des utilisateurs. L’annonce de son programme Self Service Repair avait surpris tout le monde fin 2011. Mais de nombreux observateurs avaient aussitôt souligné ses limitations et le fait que peu de gens seraient au final concernés par cette offre.

Source : The Verge



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