La Chine durcit l’accès aux streams pour les plus jeunes

La Chine durcit l’accès aux streams pour les plus jeunes


Nouvelles séries de restrictions pour la jeunesse en Chine. Samedi 7 mai, l’administration nationale de la radio et de la télévision a annoncé plusieurs mesures supplémentaires dans le pays afin de limiter les livestreams – les diffusions en direct sur Internet.

Concrètement, une fois passé 22 heures, il sera désormais impossible pour les Chinois de moins de 16 ans d’accéder à ces contenus : la diffusion sera « éteinte par la force » à l’aide du contrôle parental, selon un communiqué de l’administration, cité par l’agence Reuters. Cette dernière encourage par ailleurs les créateurs de contenus à « renforcer la gestion des heures de rendez-vous » afin de permettre aux adolescents « de se reposer suffisamment ».

Du côté des streameurs, depuis juin 2021, la loi interdisait déjà aux adolescents de moins de 16 ans de diffuser eux-mêmes du contenu en direct sur Internet. Avec ces nouvelles règles, ceux âgés de 16 à 18 ans devront en plus obtenir l’accord d’un responsable légal pour continuer leurs activités en ligne.

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Interdictions des dons pour les mineurs

Les nouvelles restrictions s’attaquent également à l’économie même des livestreams. Tous les mineurs ont maintenant la stricte interdiction de réaliser un tip – un don – à leurs streameurs favoris. D’un montant libre, ces dons permettent aux spectateurs de soutenir les créateurs qu’ils apprécient. Généralement, ils sont accompagnés d’un message personnalisé qui peut être lu en direct par le créateur. En plus des revenus publicitaires ou encore des placements de produits, ils représentent une entrée d’argent importante pour les streameurs. Une pratique que le gouvernement chinois juge aujourd’hui dangereuse et « responsable de sérieux dégâts physiques et mentaux », explique l’administration dans son communiqué.

Streameurs et plates-formes sont sommés de se mettre en ordre, sous peine de mesures de rétorsion allant de la suspension du système de dons à l’arrêt pur et simple du site de diffusion. Ces dernières devront d’ailleurs employer des personnes qui s’occuperont exclusivement de la censure des contenus inappropriés à destination des plus jeunes.

Comme dans de nombreux pays, les diffusions en direct en Chine ont connu un succès grandissant depuis le début de la pandémie. Parfois seule source d’interaction sociale lors d’un confinement (comme à Shanghaï, remise sous cloche depuis le début d’avril), elles sont devenues un moyen privilégié pour maintenir un semblant de normalité. Parmi elles, les émissions de vente en direct ont particulièrement pris de l’ampleur : au début de la pandémie, plus de quatre millions de diffusions de ce type existaient.

Série de mesures

Les plates-formes d’e-commerce concernées sont par exemple celles d’Alibaba et de Kuaishou Technology. Cela touche aussi les versions chinoises d’applications populaires en occident, comme Douyin, l’équivalent de TikTok dans le pays, qui comptait l’année dernière plus de 550 millions d’utilisateurs en Chine. Ou encore DouYu et Huya, des équivalents à la plate-forme Twitch.

Ces mesures drastiques concernant l’utilisation d’Internet ne sont pas les seules prises par le régime dernièrement. En août 2021, le gouvernement avait limité à trois heures par semaine le temps de jeu en ligne autorisé. Les autorités avaient alors avancé qu’une pratique plus longue représentait une menace pour la vue, la santé physique et mentale ainsi que la vie sociale des plus jeunes. « Beaucoup de parents nous ont dit que les addictions au jeu vidéo avaient gravement affecté la capacité de leurs enfants à apprendre et étudier », justifiaient-elles alors. Un mois plus tard, le gouvernement restreignait également l’utilisation de Douyin pour les moins de 14 ans à quarante minutes par jour, avec interdiction entre 22 heures et 6 heures du matin.

Plus récemment, selon Reuters, le gouvernement a lancé en avril une vaste campagne visant à nettoyer « le chaos » que représente le marché de la diffusion en direct et des vidéos courtes, et ce afin de promouvoir des contenus plus appropriés.

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Le Monde



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