La Commission européenne et le régulateur australien précisent leurs critiques contre X

La Commission européenne et le régulateur australien précisent leurs critiques contre X


La Commission européenne a rendu publique, mercredi 10 janvier, la liste des griefs qu’elle avait adressée à la mi-décembre à X (anciennement Twitter), concernant notamment ses pratiques de modération et de lutte contre les messages haineux. Le document ne contient pas de surprise majeure : il liste plusieurs éléments montrant, selon elle, que X « a échoué à mettre en place des mesures de contrôle proportionnées et efficaces » des messages racistes ou appelant à la violence.

La Commission évoque notamment une mauvaise prise en compte des spécificités linguistiques en Europe, ou encore un manque de réactivité des services de modération de X. Elle note également que la suppression du système des comptes certifiés, dont l’identité avait été vérifiée, et son remplacement par un système de coches que l’on peut acheter, « semble conçue (…) pour tromper ou influencer les utilisateurs de X (…) et limiter leur capacité à prendre des décisions libres et informées ». Elle dénonce également l’absence d’un outil de transparence publicitaire, qui permettrait de rechercher et de consulter les publicités affichées sur le réseau social, notamment lorsqu’elles ont un caractère politique.

Coupes claires dans les effectifs d’ingénieurs chargés de la sécurité et des contenus

En parallèle, le régulateur de l’Internet australien, eSafety, a rendu publiques le 10 janvier les réponses apportées par X à une série de questions sur les moyens alloués à la lutte contre les contenus illégaux. Elles montrent notamment que, depuis le rachat par Elon Musk à la fin de 2022, environ 1 200 postes dévolus à cette problématique ont été supprimés par le réseau social.

Le détail des chiffres laisse supposer qu’après avoir supprimé les contrats de très nombreux modérateurs en sous-traitance, juste après le rachat, X a fait en partie marche arrière : le réseau social emploie désormais 2 300 modérateurs sous-traitants, selon les chiffres de l’entreprise, contre 2 600 avant le rachat. Des coupes claires ont toutefois été réalisées dans les services internes liés à la modération, notamment chez les ingénieurs travaillant sur ces sujets (− 80 %) et au sein des équipes « public policy », qui gèrent à la fois le lobbying et les problématiques légales (− 78 %).

Le régulateur eSafety a estimé que ces « coupes claires » et le rétablissement de milliers de comptes interdits avaient créé « la pire des situations » pour la diffusion de contenus préjudiciables. La commissaire du régulateur australien, Julie Inman Grant, elle-même une ancienne employée de Twitter, a précisé que c’était la première fois que ces chiffres étaient rendus publics. « Retirer 80 % de ces ingénieurs spécialisés [dans la sécurité et la modération], c’est comme si Volvo, réputé pour ses normes de sécurité, se séparait de tous ses concepteurs ou ingénieurs », a-t-elle mis en avant auprès de l’Agence France-Presse. Il s’agit, selon elle, de « la pire des situations. Vous diminuez considérablement vos défenses et vous introduisez à nouveau des récidivistes sur la plate-forme ».

Lire aussi l’analyse : Article réservé à nos abonnés Que reste-t-il des promesses d’Elon Musk, un an après le rachat de X (ex-Twitter) ?

Le Monde avec AFP



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