La DARPA veut des lunettes pour former et épauler les soldats américains

La DARPA veut des lunettes pour former et épauler les soldats américains


Moins ambitieuses que le projet de lunettes de combattants de Microsoft, les lunettes PTG que développe la DARPA ont des objectifs plus modestes, mais tout aussi critique pour les soldats. A savoir les aider à soigner, à entretenir le matériel ou encore à piloter. Avec comme projet pilote… apprendre à cuisiner !

Pourquoi la célèbre agence de recherche militaire américaine met-elle des lunettes de réalité augmentée pour apprendre aux soldats US à cuisiner ? Sans doute pas pour rivaliser avec les chefs de la Marine nationale française, la plus réputée pour ses talents culinaires. Mais pour poser les bases techniques d’une nouvelle génération de lunettes pour ses militaires autour d’un concept : le guidage de tâches par la perception.

Point de casque de combattant comme la version de Microsoft – qui commence à voir du plomb dans l’aile, voire beaucoup de plomb. Mais des lunettes légères de réalité augmentées, dont la mission est d’épauler des soldats dans des tâches non combattantes. Les trois premières tâches identifiées par la Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency) sont la médecine de combat (notamment pour les non-médics), l’entretien du matériel (véhicules, machines, etc.) et le copilotage pour les hélicoptères.

Mais avant de passer au champ de bataille, la Darpa s’entraîne pour l’heure avec là… cuisine. Car comme le raconte le responsable du projet Bruce Drapper (vidéo ci-dessus), l’activité de cuisiner a tous les bons fondamentaux. « Cuisiner est un excellent exemple d’une tâche physique complexe qui peut être exécutée de plusieurs façons. Il y a plein d’objets différents : des solides, des liquides, etc. Et des changements d’état. C’est donc visuellement très complexe. Il y a une terminologie précise, des outils spécialisés. Et de nombreuses manières dont elle peut être effectuée ».

Au-delà de la recette à suivre, l’IA et les capteurs en soutien

Si les lunettes représentées dans la vidéo sont souvent (mais pas uniquement) des HoloLens, le fait est que pour l’heure, il s’agit moins du développement matériel que d’une plateforme logicielle. Qui ambitionne d’aller au-delà de simplement afficher des choses à faire au travers de l’utilisation du microphone et de la caméra grâce – vous l’aurez deviné ! –à l’IA.

Si la Darpa ne développe pas beaucoup plus que cela la partie « perception », il est facile d’imaginer que l’objectif est d’avoir des programmes locaux (c’est-à-dire dans les lunettes) qui puissent guider les militaires par rapport à ce que le capteur voir et ce que les microphones entendent. Baisser le feu en cas de cuisine… ou ajouter de la pression sur un garrot en cas de soutien médical à un soldat blessé, sur la base de la détection d’une tâche plus large de sang sur le treillis. Sur le clip vidéo, on y voit pour l’heure des interfaces de développement non léchées, des boîtes de détection classiques de l’analyse de l’image, des affichages contextuels en temps réel, etc. Et pour faire fonctionner tout cela, on a de processeurs.

Qualcomm inside ?

Projet de la Darpa oblige, la présentation publique ce projet est logiquement parcellaire (certains programmes sont tout ou partie secret défense) et exploratoire. Mais une chose est sûre : casque lourd ou lunettes légères, peu importe la forme finale du projet, il aura besoin d’une forme de puissance de calcul. Et à ce jeu, un acteur des semi-conducteurs sort du lot, à savoir Qualcomm.

Un Qualcomm qui est déjà au cœur de la quasi-totalité des designs de casques VR actuels avec ses Snapdragon XR1 (2018) et Snapdragon XR2 (2020), mais qui vient aussi de lancer une nouvelle génération de puce pour les lunettes de réalité augmentées, les Snapdragon AR2 Gen 1 (“les” car il s’agit d’un trio de trois puces séparées !) Avec désormais trois générations de puces dans ce domaine, Qualcomm est de loin l’acteur qui a le plus de chances de se retrouver à piloter les futures lunettes du Darpa… quand elles verront le jour. Car la question n’est plus le « si » mais le « quand » : à mesure que les nouvelles technologies infusent le champ de bataille et que les métiers de l’armée deviennent de plus en plus techniques (pilotage de drone de reconnaissance, etc.), l’arrivée de lunettes de soutien opérationnel ne semble plus être une simple hypothèse. Mais un futur avéré qui s’écrit maintenant.

Source :

Darpa, via Engadget



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