La France fait face à un fort regain de climatoscepticisme sur Twitter

La France fait face à un fort regain de climatoscepticisme sur Twitter


« Le climat a varié de tout temps », « il n’y a pas de consensus sur le réchauffement climatique », « il s’agit d’une variation de l’activité solaire »… Les contrevérités sur le climat fleurissent plus que jamais sur la Toile. Selon une étude publiée lundi 13 février, la France fait face à un fort regain de climatoscepticisme sur Twitter depuis juillet 2022.

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Désormais, plus de 10 000 comptes actifs relaient ces fausses informations, à coups de milliers de tweets quotidiens. De quoi freiner la transmission des connaissances scientifiques tant sur l’ampleur de la crise climatique que sur l’urgence à agir pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Pour parvenir à ces résultats, quatre scientifiques de l’Institut des systèmes complexes Paris Ile-de-France (CNRS) ont passé au crible deux ans d’échanges sur Twitter, en 2021 et 2022. Leur étude fait partie du projet Climatoscope, qui a analysé, depuis 2016, plus de 400 millions de tweets à propos du changement climatique sur le réseau social à l’oiseau bleu.

« Auparavant, la France était beaucoup moins touchée par le climatoscepticisme que les Etats-Unis. Mais entre 2021 et l’été 2022, l’activité des comptes “dénialistes” a été multipliée par six », note David Chavalarias, premier auteur de l’étude, directeur de recherche au CNRS et directeur de l’Institut des systèmes complexes.

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Par « dénialisme », le mathématicien entend le rejet de faits qui bénéficient d’un consensus au sein de la communauté scientifique compétente. Dans son rapport d’août 2021, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a montré que le rôle des activités humaines, et en particulier la combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz), était « sans équivoque » sur le réchauffement climatique.

« Un processus est enclenché »

Malgré ce consensus, les chercheurs de l’Institut des systèmes complexes révèlent qu’une importante communauté climatosceptique française s’est structurée à partir de l’été 2022 sur Twitter, à l’occasion d’une triple actualité : la multiplication d’événements extrêmes (canicules, incendies, sécheresse, etc.), la convergence des enjeux du réchauffement climatique avec ceux de la sécurité d’approvisionnement en pétrole et en gaz du fait de la guerre en Ukraine, et enfin la tenue de la conférence mondiale sur le climat, la COP27, en novembre en Egypte, avec un poids fort des industries fossiles. C’est également la période où le milliardaire américain Elon Musk, après avoir racheté Twitter, a décidé de fermer des services de modération et a entrepris de rétablir des comptes suspendus.

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