Promis, l’enjeu de l’autonomie stratégique est porté par le président de la République depuis 2017. C’est en tout cas ce que répètent ses ministres, dont Clara Chappaz, depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
En début de semaine, Bercy accueillait la soirée de la souveraineté numérique. Une occasion supplémentaire donc pour la ministre de l’IA d’appeler à l’action “dans un monde de prédateurs” et dans lequel l’UE fait souvent office d’agneau.
70 à 80% du marché européen du cloud captés par les US
L’Europe, comme la France, souffre d’une forte dépendance. Cela vaut pour les matières premières, les cartes graphiques, mais aussi le cloud, dont les hyperscalers “captent 70 à 80% du marché européen.” Clara Chappaz souhaite cartographier précisément les dépendances.
Etablir cette cartographie est l’une des fonctions de l’Observatoire de la Souveraineté Numérique annoncé par la ministre déléguée. Sa gestion est confiée à Marc Mortureux du Conseil Général de l’Économie.
“Il aura pour mission de dresser un état des lieux complet, rigoureux et actualisé de nos dépendances technologiques, de nous donner les outils pour orienter nos choix stratégiques, éclairer nos politiques industrielles, et faire des choix informés et responsables”, détaille Bercy.
Un appel à projets ressuscité pour agir
Face aux risques de dépendance, le gouvernement plaide par ailleurs pour “une Europe qui protège”. Aucune nouvelle réglementation n’est cependant défendue ou annoncée. La ministre se contente de mentionner son “ambition à faire émerger des solutions de confiance” pour les administrations et entreprises.
Clara Chappaz défend enfin une troisième voie sur les enjeux de souveraineté et de dépendance technologique : l’innovation. Mais là aussi, la ministre consacre plus de temps à énumérer les actions passées qu’à dresser les contours de nouvelles mesures.
Seul dispositif prévu : le lancement d’un appel à projets visant à “renforcer l’offre de cloud”. L’APP avait en vérité déjà été annoncé l’année dernière par Bpifrance. De fait, Clara Chappaz le reconnait : il “était attendu.”
Une offre cloud désirable et performante
Quels objectifs visent l’appel à projets ? Notamment de “permettre de bâtir des solutions basées sur les dernières avancées en intelligence artificielle.” Pour la ministre, il doit aussi contribuer à “bâtir une offre de cloud européenne attractive, performante, compétitive.”
“Une offre que les acteurs publics, les chercheurs, les entreprises, les citoyens voudront utiliser par conviction mais aussi par sa qualité”, ajoute Clara Chappaz.
Il conviendra encore, dans un second temps, d’en convaincre des chefs d’industrie, comme le PDG de TotalEnergies… ou même simplement le ministère de l’éducation.