La numéro deux de Meta, Sheryl Sandberg, annonce sa démission

La numéro deux de Meta, Sheryl Sandberg, annonce sa démission


« Après quatorze ans, je vais quitter Meta », a déclaré, mercredi 1er juin, sur Facebook, Sheryl Sandberg, la directrice des opérations du géant américain des réseaux sociaux, qui va, cependant, rester au conseil d’administration.

Elle a assuré que ces années « aux côtés de Mark » Zuckerberg, le patron et fondateur de la société, avaient été « l’honneur et le privilège d’une vie », alors que le groupe californien est largement critiqué par les politiques et la société civile pour son modèle économique.

« C’est la fin d’une époque. (…) Travailler à tes côtés, chaque jour, va me manquer, mais je suis heureux de te compter parmi mes amis pour la vie. Merci pour tout ce que tu as fait pour moi et ma famille, pour notre entreprise, et pour des millions de personnes à travers le monde. Tu es une star », a salué M. Zuckerberg, dans un commentaire de réponse.

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Meta a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que Javi Olivan serait le nouveau directeur des opérations, mais M. Zuckerberg a précisé qu’il ne compte pas remplacer le poste de Sheryl Sandberg tel quel. « Je pense que Meta a atteint le stade où il est logique pour notre produit et nos différentes activités d’être plus intégrés entre eux », a-t-il fait savoir.

Femme la plus puissante de la « tech »

Sheryl Sandberg est une figure de premier plan de la Silicon Valley et a souvent été décrite dans la presse comme la femme la plus puissante de la « tech ». Débauchée en 2008 de chez Google comme une étoile montante du secteur, elle est devenue une star.

Mark Zuckerberg a noué une relation personnelle avec elle comme vraie « numéro deux ». Et lui a délégué les tâches qu’il n’affectionnait pas, notamment le développement de l’activité publicitaire, que Mme Sandberg avait structurée chez Google.

En difficulté et sans modèle économique à son arrivée, Facebook s’est transformé en machine à réclame surpuissante, réussissant sa mue vers les supports mobiles. Mme Sandberg a aussi contribué, en supervisant les activités de communication et d’affaires publiques, à faire de Facebook une entreprise de premier plan, entretenant de bonnes relations avec l’administration de Barack Obama.

Son nom associé à plusieurs scandales

Mais depuis, l’étoile de Sheryl Sandberg a progressivement pâli. Son nom a été associé à de nombreux scandales et polémiques que le leader mondial des réseaux sociaux a dû affronter. Comme lors de l’affaire Cambridge Analytica dans laquelle des millions de profils Facebook d’Américains ont, en 2018, été récupérés de façon indue par un prestataire de la campagne numérique de Donald Trump.

Ou des accusations reprochant à Facebook de s’être rendu complice des violences contre la minorité musulmane Rohingya en Birmanie, en ayant laissé prospérer des messages de haine. Ou encore de la diffusion, fin 2020, par la lanceuse d’alerte Frances Haugen de documents internes mettant notamment en lumière les failles des systèmes de modération du réseau social hors des Etats-Unis. « Le débat autour des réseaux sociaux a tellement changé depuis leurs débuts qu’il en est devenu méconnaissable. Dire que cela n’a pas toujours été facile est un euphémisme », écrit Mme Sandberg dans un billet sur Facebook, mercredi.

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Ces trois dernières années et davantage encore ces derniers mois, Mme Sandberg a été moins présente au premier plan, notamment dans les médias. Devenu central pour une entreprise visée par de nombreuses plaintes et projets de loi, le domaine des affaires publiques et de la relation avec les gouvernements a progressivement été pris en charge par Nick Clegg. L’ancien vice premier ministre britannique a d’ailleurs été promu en février « président, en charge des affaires globales ».

Départ prévu à l’automne

Mark Zuckerberg a lui aussi repris une plus grande place dans la direction : il a affronté lui-même les auditions parlementaires hostiles et certaines relations avec des chefs d’Etat, avant récemment de décider personnellement parier sur le « metaverse » et ses univers virtuels.

Ces derniers mois, l’entreprise connaît toutefois des difficultés sur son cœur de métier, en raison notamment de changement d’Apple limitant le traçage publicitaire entre applications mobiles. Comme parade, l’entreprise cherche à développer le commerce et les achats sur ses réseaux, dont WhatsApp, dont les revenus sont très faibles. Mme Sandberg était chargée de superviser les réponses à ces défis pour Meta.

Elle quittera ses fonctions à l’automne et restera toutefois membre du conseil d’administration de Facebook. Elle a annoncé qu’elle allait se marier cet été – son mari Dave Goldberg est mort accidentellement en 2015 – et consacrer davantage de temps à son association Lean In, créée après la rédaction d’un livre éponyme sur la place des femmes dans l’entreprise et la société. L’annonce n’est pas une immense surprise, mais elle a été vue par les marchés comme une mauvaise nouvelle pour Meta, dont les derniers résultats n’ont pas été bons : son titre perdait 2,50 %, mercredi.

Le Monde avec AFP



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