L’Epic Games Store lancé tel un chevalier blanc en 2018 pour contrer Steam et sa politique jugée abusive de commissions reste à la traine sur le marché. Et si globalement les joueurs sont séduits par les cadeaux proposés chaque semaine par la plateforme, cette dernière affiche une santé assez fragile.
C’est Steve Allison, directeur de l’Epic Games Store qui a annoncé sous serment dans un tribunal de San Francisco face à Google que la plateforme ne générait toujours pas de revenus.
Une stratégie sur le long terme qui pèse lourdement sur le groupe
Le patron explique que l’absence de rentabilité de l’Epic Games Store reste toutefois acceptable et fait partie de leur investissement sur le long terme. La marque l’a toujours dit : l’idée est de s’installer quitte à s’endetter, afin de faire bouger les choses sur un secteur quasiment capté par un acteur unique sur PC : Valve et sa plateforme Steam.
Même si la stratégie est assumée, les choses ne se passent pas forcément comme prévu : Epic a licencié 16% de son personnel en septembre dernier pour limiter ses couts opérationnels, puis a revendu quelques licences et même la plateforme musicale Bandcamp ainsi que SuperAwesome pour s’offrir un peu de liquidités.
Dans des documents partagés à la cour de justice, Epic révèle une partie de son plan initial : capter 50% des revenus PC globaux en peu de temps à condition toutefois que Steam « ne réagisse pas » et 35% si Steam s’adaptait à l’arrivée du nouveau venu.
Le document évoque également le projet « Moonshot »: une campagne agressive de communication et d’offres qui pourraient permettre à la plateforme de dépasser le cap du milliard de dollars de revenus en 2024.
La croissance revendiquée par la plateforme (qui dépasse désormais les 230 millions d’utilisateurs PC) n’est pas synonyme de clientèle : nombreux sont les comptes à ne faire qu’accumuler les jeux gratuits proposés par la plateforme sans jamais y dépenser un seul centime.