On commence à le savoir : Apple n’a vraiment pas envie de voir le monopole de l’App Store s’écrouler et d’être forcé, notamment du fait d’une législation dans les cartons à Bruxelles, à autoriser le sideloading. Autrement dit la possibilité pour les utilisateurs d’iOS de passer outre l’App Store pour télécharger les applications qu’ils désirent.
À l’occasion d’une conférence organisée par le New York Times, le patron d’Apple a une fois de plus dit tout le mal qu’il pensait du sideloading, en usant d’un argument qu’on n’avait pas encore entendu dans sa bouche. Répondant à une question du journaliste Andrew Ross Sorkin sur l’absence de choix en matière de téléchargement sur iOS, il a simplement répondu :
« Je pense que les gens ont le choix. Car si vous voulez sideloader, vous pouvez choisir un téléphone Android. Oui, ce choix existe quand vous allez dans le magasin de votre opérateur : si c’est important pour vous, alors vous devriez acheter un téléphone Android ».
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Pour rappel, Android permet effectivement d’installer n’importe quelle application sans passer par le Play Store. Il suffit de récupérer un fichier APK puis de l’installer. De nombreuses boutiques alternatives, comme F-Droid par exemple, permettent aussi d’éviter le kiosque fourni par Google. Mais cela ouvre aussi la porte à l’installation d’applications malveillantes, évidemment.
« De notre point de vue, ce serait comme obliger un fabricant de voitures à ne pas installer d’Airbags ou de ceintures de sécurité dans ses véhicules. Ce serait inimaginable, ce serait trop risqué » a poursuivi Tim Cook, pour qui l’iPhone est synonyme de vie privée et de sécurité.
Voilà plusieurs mois qu’Apple est vent debout contre cette disposition du futur Digital Market Act européen, par le biais d’études maison et de prises de parole publiques. Il y a quelques jours, au Web Summit de Lisbonne, Craig Federighi, grand patron du logiciel chez Apple, qualifiait même le sideloading de « meilleur ami des cybercriminels ».