La consommation d’électricité sera suivie de près durant cet hiver alors que l’approvisionnement s’annonce fragile du fait des retards pour la relance des réacteurs nucléaires.
Les mesures de sobriété énergétique et l’appel aux éco-gestes ont déjà des effets visibles et le gestionnaire du réseau de distribution électrique RTE observe toujours une tendance à la baisse de consommation d’environ 7% par rapport à la période 2014-2019 (avant la crise sanitaire, donc) en ce début de mois de novembre.
Ce recul est principalement porté par le secteur industriel avec deux effets conjugués : un effort de baisse de consommation mais aussi un ralentissement d’activité du fait de la très forte hausse des prix de l’énergie.
Efforts de réduction et difficultés face aux prix de l’énergie
Certaines entreprises sont obligées de tourner au ralenti pour absorber la forte hausse des dépenses d’énergie quand d’autres sont au bord du gouffre et ne savent pas si elles tiendront l’hiver.
La consommation du secteur industriel se trouve ainsi à un peu moins de 4000 GWh actuellement contre plus de 4500 GWh l’an dernier et plus de 5000 GWh les années précédentes.
Mais le gros du recul de consommation électrique observé en fait toujours lié à la météo clémente observée en septembre et octobre et se poursuivant sur les premières semaines de novembre.
Les besoins pour le chauffage pour les secteurs tertiaires et résidentiels s’en trouvent réduits, même si le retour vers des températures de saison en train de s’amorcer.
Vigilance renforcée
Pour l’hiver, RTE reste en vigilance forte et s’appuie sur son scénario prudent dévoilé en septembre qui anticipe un approvisionnement électrique faible et/ou un hiver très froid imposant des pics de consommation très élevés.
Dans ces conditions, le gestionnaire du réseau électrique pourrait être amené à prendre de mesures fortes de déconnexion de certaines entreprises énergivores d’abord puis de délestages au niveau de la population en cas de très forte demande d’électricité.
La production d’électricité est au coeur des problématiques avec des moyens de production ne pouvant donner leur plein potentiel, soit pour cause de maintenance et réparation soit du fait de la sécheresse qui a affaibli la capacité hydroélectrique.
EDF vient de mettre à jour ses prévisions concernant la disponibilité des réacteurs de ses centrales nucléaires à l’entrée de l’hiver. L’entreprise vise 42 réacteurs actifs en décembre et 48 en janvier, en léger recul par rapport aux estimations précédentes (45 et 50 respectivement).