le changement dans la continuité

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GULLI – MERCREDI 28 FÉVRIER À 11 H 05 – SÉRIE ANIMÉE

Les enfants qui ont découvert la série animée Pokémon lors de ses premières diffusions sont désormais en âge d’être parents. Le programme japonais, lancé en avril 1997 sur TV Tokyo, puis diffusé en France, à partir de septembre 1999, semble ainsi avoir décidé de s’adresser à la génération suivante.

Son héros historique, Sacha, a tiré sa révérence en 2023, après vingt-six ans en tête d’affiche de plus de 1 200 épisodes et des diffusions dans 192 pays. L’arrivée sur Gulli, à partir du 28 février, de Pokémon. Les horizons est donc l’occasion pour les curieux d’assister à la présentation de Liko, la nouvelle héroïne.

L’épisode inaugural met en scène la rentrée des classes de cette dernière, qui a quitté sa famille et sa région natale, Paldea, pour devenir pensionnaire de l’Académie Indigo, dans le but de « tout apprendre sur les Pokémon ». Il emprunte le schéma tout tracé du récit initiatique, qui voit les premiers pas maladroits de la fillette dans son nouvel établissement.

L’étudiante introvertie est autant désarçonnée par sa facétieuse colocataire Ann que par le farouche Poussacha, le Pokémon avec qui elle a été appairée. Le félin vert, qu’elle est censée dresser, ne pense qu’à mener la vie rêvée par tous les chats : dormir, explorer les toits de l’école et quémander des câlins.

Prise de risque mesurée

Les échecs successifs rencontrés par Liko pour apprivoiser la créature rétive offrent des scènes savoureuses et une rupture bienvenue avec le passé de la série. L’introduction d’un protagoniste féminin (destiné à être accompagné par un petit garçon) et les nombreux clins d’œil aux jeux vidéo Pokémon Ecarlate et Pokémon Violet, sortis en 2022, donnent l’impression d’une mise au goût du jour.

En fin de compte, la prise de risque s’avère extrêmement mesurée. En arrière-plan, les Pokémon les plus célèbres défilent pour faire office de gage de continuité pour les fans. Liko croise, entre autres, l’énorme Ronflex, ou assiste, béate, à l’apparition d’un Dracaufeu. Le deuxième épisode prouve que la série ne réussit pas non plus à couper le cordon avec le célèbre Pikachu. Preuve que c’est bien lui, et non Sacha, la véritable icône de l’univers. Tandis que ses méchants mystérieux, un groupe baptisé « Les Explorateurs », ont l’air d’ersatz des trublions de la Team Rocket, également remerciés après deux décennies de bons et loyaux services.

Ce nouveau départ est à l’image de sa protagoniste, joyeux mais encore un peu lisse. Il répète à l’envi une formule sans surprise qui consiste d’abord à présenter un obstacle inattendu et insurmontable à un héros sympathique. Seuls l’amitié, la connaissance de soi et d’adorables Pokémon, prêts à se sacrifier pour les humains, permettent ensuite de le dépasser.

La série applique de façon zélée la philosophie de Tancrède du Guépard, de Giuseppe Tomasi di Lampedusa : il faut que tout change pour que rien ne change. En cela, elle se montre fidèle à sa source d’inspiration, le jeu vidéo Pokémon, qui n’a guère évolué depuis ses débuts, en 1996.

Pokémon. Les horizons, série d’animation (Jp., 2024, 6 × 20 min). En replay sur Gulli.fr

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