Le marché vidéo français passe le cap du milliard d’euros

Le marché vidéo français passe le cap du milliard d’euros


Le chiffre d’affaires du marché vidéo dépasse le milliard d’euros à 1,087 milliard pour les six premiers mois de l’année, affichant une hausse de 13,4% par rapport à 2021. Le poids de la VOD dans son ensemble continue de progresser pour atteindre 977,7 millions d’euros, en hausse de 15,2% sur une année. Désormais, la VOD globale pèse 90% du marché de la vidéo.

Après avoir connue une légère embellie au premier trimestre, le DVD affiche un repli de 3% au deuxième trimestre pour atteindre sur le semestre 110 millions d’euros de recettes, stable par rapport à 2021 (-0,2%). C’est le segment des films qui permet au marché physique de ne pas passer dans le rouge puisqu’il affiche une croissance de 21,8%.

Le marché de la VOD affiche une solide croissance (+15,2%), principalement liée au dynamisme de la SVOD qui progresse de 16,1% à 864,8 millions d’euros de chiffre d’affaires.

A elle seule, la SVOD pèse 79,5% du marché total et 88,5% du marché VOD. Le marché vidéo est donc totalement dépendant des performances du marché SVOD, lui-même archi-dominé par des streamers américains, Netflix, Amazon et Disney en tête, très loin devant les plateformes françaises (Filmo, UniversCiné, Salto, LaCinetek, ADN, etc). De quoi faire réflechir les pouvoirs publics sur la place prise par la SVOD américaine en moins d’une décennie. 

Le marché de la VOD traditionnelle locative à l’acte et à l’achat affiche une relative bonne santé : l’EST (achat) est stable d’une année sur l’autre à 38,9 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec un deuxième trimestre en repli par rapport au premier, mais en hausse par rapport à 2021 (+4,7%). Quant à la location, elle affiche une solide hausse de 13,1%, confirmant une dynamique retrouvée depuis le début de l’année avec la reprise des sorties salles à partir de l’été 2021. Les films  représentent 91,8 % des ventes au premier semestre 2022 soit +20,0 points en un an. Mais attention à l’arbre qui cache la forêt : cette forte croissance est largement due aux performances d’Amazon Prime Video qui propose les films en TVOD à côté de son offre de SVOD, bien que le CNC ne publie pas la répartition des ventes entre plateformes américaines et plateformes françaises. Heureusement, le marché de la TVOD est aussi adressé par des sites locaux parmi lesquels CanalVOD, Orange, UniversCiné, Filmo, Videofutur (VIVA et Première Max), ArteVOD et la Cinetek entre autres. Bien que la fenêtre d’exclusivité de la TVOD ait été écourtée de deux mois après l’entrée en vigueur de la nouvelle chronologie, le public continue d’apprécier la VOD transactionnelle.

On note également que SVOD et TVOD se complètent, avec la SVOD qui est majoritairement utilisée pour visionner des séries et la TVOD choisie pour voir des films de cinéma, mince privilège accordé par sa position dans la chronologie des médias, prise en sandwich entre la salle et Canal+. 

Le marché se dirige donc vers un record de recettes pour l’année 2022, recettes majoritairement réalisées par les géants américains du streaming. Une certaine forme d’exception culturelle.





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